PV 2020

PV 2020 : La campagne de gauche est lancée

Suite à la récolte de plus 70 000 signatures pour le référendum, le comité de gauche a lancé sa campagne à travers des affichages dans les gares et l’organisation d’actions unitaires. Le 2 septembre, solidaritéS lance aussi sa campagne avec la massive diffusion de notre tract et l’organisation d’actions par nos quatre sections. Nous reproduisons ici quelques arguments pour aider à mener campagne sur le terrain. Ensemble nous pouvons gagner alors mobilisons-nous!

Travailler plus, payer plus pour gagner moins!

Après avoir travaillé  toute notre vie, les parlementaires voudraient nous priver d’un droit à des retraites dignes avec une réforme qui n’apporte aucune réponse aux problèmes actuels et nous coûtera les yeux de la tête. On prend dans les poches de la majorité de la population alors que les plus riches continueront à se goinfrer en jouant nos retraites dans un casino en faillite.

Non à la hausse de l’âge de la retraite

Le projet prévoit entre autre l’élévation de l’âge de la retraite des femmes de 64 à 65 ans. C’est un premier pas vers l’élévation de l’âge de la retraite pour tout le monde à 67 ans, alors que nous ne sommes pas tous égaux devant la mort. Les personnes ayant les métiers les plus pénibles, les niveaux de formation les plus faibles ou les plus bas revenus ont une espérance de vie beaucoup plus courte que la moyenne.

Non à la baisse des rentes

Avec ce projet, ils veulent surtout baisser les rentes du 2e pilier pour tout le monde: le taux de conversion passera de 6,8% à 6%, soit une chute de 12%! Chaque mois, nous devrons payer plus pour gagner au mieux la même chose qu’aujourd’hui. Pour la majorité d’entre nous, cela se traduira par une baisse des rentes.

Non à la hausse du chômage

Alors que le nombre de chômeurs·euses en fin de droit ne cesse d’augmenter, PV 2020 maintient les femmes sur le marché du travail une année supplémentaire. Les femmes perdront donc une année de vie en bonne santé alors que les personnes sans emploi de plus de 50 ans et les jeunes qui ont déjà de la difficulté à retrouver du travail verront leur situation empirer.

Non à la baisse de nos revenus

Alors que les primes maladies augmentent chaque année et que les salaires sont mis sous pression, PV 2020 prévoit d’augmenter la TVA de 0,6% pour tout le monde, les cotisations LPP de 1% pour les 35 à 54 ans et la part des salaires soumise à cotisation LPP (salaire coordonné). La population devra payer l’essentiel d’une facture dont les 75% seront attribués au maintien sous-perfusion d’un 2e pilier aux soins intensifs.


PV 2020 renforce les inégalités

Les partisan·e·s  de PV 2020 veulent augmenter l’âge de la retraite des femmes sous de faux prétexte d’égalité.

Toutes les femmes de 60 ans ou moins recevront une année de rente en moins et verseront des cotisations en plus: au total, c’est 1,3 milliard de francs par an économisés sur leur dos pour renflouer un 2e pilier qui accroît les inégalités.

La réforme ne prévoit aucune contrepartie à la hausse de l’âge de la retraite des femmes. L’augmentation de 70 franc de l’AVS vise à compenser uniquement la baisse du taux de conversion LPP. Les femmes devraient vivre jusqu’à 94 ans pour compenser l’année perdue de retraite!

Les salaires des femmes sont en moyenne de 18% inférieurs à ceux des hommes. Pour obtenir l’égalité à la retraite, les femmes devraient donc obtenir une rente complète à 57 ans.

Les femmes ont de plus petites retraites et font plus souvent appel aux prestations complémentaires. La maigre augmentation de l’AVS sera absorbée par une baisse de ces mêmes prestations.

Les femmes sont surreprésentées dans les bas revenus. Pour celles-ci, l’augmentation massive des cotisations LPP aura pour conséquence une baisse importante du revenu net.


Quelques réponses aux mensonges et à la mauvaise foi des partisans de PV 2020

« L’AVS est en danger »

L’AVS a toujours garanti ses prestations. En 1997, le Conseil fédéral annonçait 15 milliards de déficit pour 2010. L’AVS a finalement bouclé sur un bénéfice de 1,8 milliard! Le catastrophisme utilisé par la bourgeoisie contre l’AVS n’est pas nouveau. En réalité, le vrai problème c’est le 2e pilier.

« PV 2020 permet d’éviterle pire »

L’augmentation de 2 ans de l’âge de la retraite des femmes en 2001 n’a pas empêché la hausse prévue aujourd’hui. De plus, la droite favorable à PV 2020 annonce déjà qu’une aggravation des mesures annoncées aujourd’hui serait inévitable. En réalité, PV 2020 nous précipite vers l’âge de la retraite à 67 ans pour tous!

« Les rentes du 2e pilier ne seront pas diminuées »

La baisse de 6,8% à 6% du taux de conversion servant à calculer le montant des rentes induit une baisse de la rente. De plus, le report d’une année de l’âge de la retraite des femmes, et l’obligation de cotiser une année supplémentaire équivaut bel et bien à une baisse des rentes AVS des femmes. Enfin, les rendements se sont effondrés pour longtemps et n’arrivent plus à financer les rentes par capitalisation. Il est donc impossible de garantir le niveau de ces rentes.

« PV 2020 est un renforcement de l’AVS »

Derrière la maigre augmentation de l’AVS, la réforme cache un renforcement du système du 2e pilier qui bénéficie aux assureurs privés et aux banques, mais pas aux travailleurs·euses dont les rentes dépendent trop des rendements boursiers. Aujourd’hui, les assureurs encaissent 600 millions de bénéfices et facturent jusqu’à 5,7 milliards de frais de gestion.

« PV 2020 va vers davantage d’égalité de traitement »

La réforme introduit une inégalité de traitement entre rentiers actuels et futurs, entre rentiers AVS et AI mais également entre couples et célibataires. Les rentiers AVS actuels et les rentiers AI célibataires ne toucheront pas la majoration de 70 francs mais paieront cette réforme à travers la hausse de la TVA. Les retraité·e·s au bénéfice de prestations complémentaires ne bénéficieront pas de l’augmentation, car elle sera absorbée par les prestations complémentaires.


Une réforme sur le dos des femmes

Les femmes payent  déjà cher la facture du sexisme et de la précarité économique. Cette réforme aggraverait encore la situation.

Les femmes représentent la majorité des salariés avec des conditions de travail précaires et des bas salaires. Cette inégalité dans la vie professionnelle se traduit par des rentes 37% plus basses. Pour le 2e pilier, la différence atteint même 63%. Enfin, une femme retraitée sur quatre ne survit que grâce à sa rente AVS.

Ces rentes de misère sont un scandale, alors que pendant toute leur vie active ce sont les femmes qui assument bien trop souvent l’essentiel de l’éducation des enfants, les soins aux proches et les tâches ménagères.

PV 2020 n’améliore aucunement cette situation. Au contraire, les femmes devront galérer une année de plus et payeront l’essentiel de la réforme. De plus, les bas salaires – en majorité des femmes – verront leur revenu net baisser à la fin du mois!


Pour des retraites véritablement dignes

Cette réforme  montre que le rêve vendu par le système du 2e pilier est impossible. On ne peut pas assurer des retraites dignes en jouant les rentes en bourse et en finançant les profits des actionnaires. Le 2e pilier est un panier percé et PV 2020 essaie de colmater les fuites en y injectant massivement de l’argent et nous présentant la facture.

Un 2e pilier antisocial en faillite

Depuis 2002, une série de mesures ont été prises pour essayer de sauver le 2e pilier avec comme résultat une diminution des rentes de plus de 50% pour certain·e·s.

Malgré cela, la dégringolade continue. Or, le 2e pilier est précaire et antisocial. Il fait assumer aux seuls assuré·e·s les risques liés aux marchés financiers, ne permet pas de garantir une rente proportionnelle à son salaire et ne peut garantir l’indexation des rentes à l’évolution du coût de la vie.

Une AVS sûre et solidaire

L’AVS se porte bien et a fait ses preuves en ayant toujours garanti ses prestations depuis sa fondation en 1948. Pourtant, elle n’a eu de cesse d’être attaquée par la bourgeoisie qui hurle toujours à la catastrophe. L’AVS est fondée sur la répartition: les actifs·ves financent les rentes des ainé·e·s. Elle n’est donc pas touchée par les fluctuations boursières et garantit la primauté des prestations. L’AVS est fondée sur la solidarité: la rente maximale est limitée. Elle permet aux plus riches de participer au financement des rentes des moins riches.

Des solutions existent!

La seule réponse viable face à la faillite du 2e pilier est de l’intégrer à l’AVS en attribuant les cotisations LPP à l’AVS et en intégrant la fortune accumulée du 2e pilier au fonds de réserve AVS. Ce système permet de garantir une rente équivalente à 80% du dernier salaire avec un plancher à 3800 francs et un plafond à 9500 francs. Il garantit des retraites très supérieures et infiniment plus sûres qu’aujourd’hui, tout en conservant les avantages acquis pour le très petit nombre de pensionnés qui reçoivent plus de 9500 francs de rente ou pour ceux qui souhaiteraient le retrait du capital accumulé dans le 2e pilier.