Regards croisés entre deux féministes engagées dans la résistance

C’est sous ce titre que la Marche mondiale des femmes (MMF) et le Mouvement des femmes kurdes (TJK) annoncent une rencontre féministe organisée à Neuchâtel le 1er septembre à l’occasion de la Journée internationale pour la paix en Turquie.


Tugba Hezer

Deux militantes en exil  – ÇaÄŸla Aykaç universitaire turque et Tugba Hezer, élue du Parti Démocratique des Peuples (HDP) – introduiront le débat sur l’importance de la lutte des femmes en Turquie et leur place dans le Kurdistan turc. Engagées pour la paix, la justice et l’égalité, elles traiteront ensemble de l’actualité dans la perspective du mouvement des femmes et analyseront les formes que prend aujourd’hui la répression en Turquie à l’encontre des féministes de leurs organisations.

Pourquoi les féministes sont-elles des cibles privilégiées d’Erdogan? Comment construire un mouvement des femmes dans le contexte de répression sans limite qui est le leur? L’enjeu d’une résistance commune entre femmes kurdes et turques, et au-delà, entre féministes du monde entier est primordial.

ÇaÄŸla Aykaç, actuellement collaboratrice scientifique aux Universités de Genève et de Lausanne, a enseigné pendant 5 ans à l’université de Faith à Istanbul avant d’en être exclue comme de nombreux autres universitaires qui ont signé en avril 2016 une pétition pour la paix. Docteure en sociologie, elle s’est spécialisée sur les transformations de l’espace européen au contact de l’islam; elle travaille sur les questions de genre et du nationalisme. Elle parlera des luttes des femmes pendant la période 2009-2015 et des stratégies de résistances féministes à la politique du parti au pouvoir.

Députée du HDP, Tugba Hezer, la plus jeune parlementaire élue en 2015 à la Grande Assemblée nationale de Turquie, a été destituée de force et arrêtée en 2016, comme de nombreux autres députés HDP. Elle vit actuellement en exil pour échapper à l’emprisonnement arbitraire et brutal ordonné par le gouvernement d’Erdogan à l’encontre de tous les opposant·e·s, parlementaires, universitaires, journalistes critiques. Nominativement citée et menacée, elle poursuit néanmoins son combat féministe en Europe.

solidaritéS se réjouit de la venue de ces deux militantes à la soirée conviviale d’échanges et d’information organisée par la MMF et le TJK à Neuchâtel.  ME 

18 h Union Commerciale
Coq d’Inde 24, 1er étage