Logement: accepter les hausses de loyers, acheter son logement ou partir

Accepter les hausses de loyers, acheter son logement ou partir

Ces dernières années, la majorité de droite des Chambres fédérales a mené des attaques en règle contre les locataires. Localement, comme à Genève ou à Lausanne par exemple, les milieux immobiliers ne sont pas en reste. Adapter les loyers au «prix du marché» ou réintroduire les congés ventes, voilà la recette néolibérale des riches de ce pays pour relancer leurs affaires!


Les locataires suisses consacrent en moyenne 25% de leurs revenus aux loyers, les plus modestes, 29% même. Or il y a quelques mois, à Berne, sous prétexte d’un contre-projet indirect à l’initiative de l’ASLOCA «pour des loyers loyaux», rejetée en votation populaire, la droite majoritaire a légiféré pour imposer que les loyers soient basés sur le «prix du marché» et indexés annuellement. Ainsi, aucun locataire ne pourra plus faire valoir devant les tribunaux le prix réel de la construction de l’immeuble où il habite, pour résister à une hausse de loyer. Il devra accepter ces hausses dans la mesure où elles seront «justifiées» par le prix du marché locatif dans son quartier et l’inflation.

Une spirale infernale!

Or, le prix des loyers entre pour environ 20% dans la fixation de l’indice des prix, ainsi c’est là une véritable machine de guerre contre les locataires. En effet, toute hausse de loyer «justifiée» par l’inflation produira en retour une hausse de l’indice des prix entraînant une nouvelle hausse des loyers…


Il y a quelques mois, nous avons participé à la récolte, avec l’ASLOCA et tous les milieux défendant les locataires, de plus de 50000 signatures pour que cette loi inique soit soumise au vote populaire. Nous nous battrons pour mobiliser les locataires afin de réduire à néant cette tentative de spoliation de la majorité des habitant-e-s de ce pays!

Droites cantonales contre locataires

A coup de loi multiples, la majorité de droite des parlements cantonaux s’attaque aux locataires. Dernière tentative à Genève: la réintroduction des congés-ventes! Ce qui attire les spéculateurs, c’est l’important parc de logements relativement bon marché qui subsiste à Genève. Ceux-ci ont permis jusqu’ici, à nombre de gens, de faire face à leurs obligations malgré des salaires qui ont stagné durant les années de crise.


Propriétaires et promoteurs, veulent aujourd’hui «revaloriser» votre logement pour le mettre à disposition de gens fortunés avec les moyens de l’acheter. Fort de cette nouvelle loi, votre propriétaire ou régisseur pourrait bien, sous peu, prendre contact pour vous proposer d’acheter votre logement «au prix du marché». Mais pour la plupart d’entre nous, il sera impossible d’acquérir son logement, sauf à se mettre dans une situation financière inextricable.


Ainsi, il faudra partir, pour aller où? Ces mêmes milieux refusent de déclasser les parcelles pour construire de nouveaux logements bon marché. On l’a constaté lors d’un débat au parlement genevois juste avant l’été où la majorité de droite du Grand Conseil a refusé de déclasser un terrain (proche de la Gradelle) qui aurait pu accueillir plus de 1000 logements!


Rémy PAGANI