Université: NON au bradage du service public!
Université: NON au bradage du service public!
Déclaration de Bologne, un terme que certain-e-s d´entre vous ont peut-être déjà entendu sans que cela névoque autre chose qu´un plat italien. Il s´agit en fait d´une déclaration engageant les pays européens à harmoniser leurs cursus, ceci pour soi-disant améliorer les échanges au niveau de la recherche et la mobilité estudiantine. Programme honorable au premier abord mais en fait extrêmement retors.
L´harmonisation passe par l´imposition du système BA-MA afin que les diverses universités proposent des cursus identique. Le BA-MA (Bachelor-Master pour les intimes) n´est rien d´autre que l´imposition du système anglo-saxon au niveau de l´enseignement supérieur. Ceci explique donc la raison pour laquelle des termes tels qu´«employabilité» et autres «économie» revient de manière récurrent dans le texte de la déclaration de Bologne. Par contre la notion de savoir ou de citoyenneté n´y apparaissent quasiment pas, alors que la transmission de la connaissance est semble-t-il un rôle fondamental pour l´enseignement supérieur public.
«Enseignement supérieur public» c´est cette notion qui est attaquée par la déclaration de Bologne. En effet, en considérant l´enseignement que sous l´angle de la concurrence avec les Etats-Unis on lui dénigre tout le rôle social et culturel qui sont aussi parmi ses missions.
Il n´est pas étonnant que la déclaration de Bologne rencontre peu de résistance chez le corps enseignant et les étudiant-e-s. Pour les premiers, nombre d´entre eux défendent directement ou indirectement les valeurs dominantes : les nominations de professeurs sont par exemple très politique à Genève, peu de personne se réclamant de la gauche atteignent ce poste. Parmi celles et ceux qui voudraient s´opposer à l´instauration de la déclaration, les tenant de l´idéologie néo-libérale ont trouvé la riposte parfaite, dès 2006 le financement public de l´enseignement et de la recherche se fera en fonction du niveau d´adéquation à la déclaration de Bologne, bref, on affame les opposants . En ce qui concerne les étudiant-e-s, rappelons peut-être que peu d´entre eux sont issu-e-s de familles modestes, il est clair qu´une des fonctions implicites de l´université est de reproduire les élites, dans ce cas il est difficile d´organiser un mouvement de masse contre les attaques contre l´enseignement public alors que la majorité des usagers ne s´intéresse qu´à sa carrière professionnelle.
Nous sommes cependant quelques un-e-s à affirmer que le bradage de l´enseignement public n´est pas une fatalité, pour plus de renseignements consultez le site de la CUAE : www.unige.ch/asso-etud ou envoyez un mail à cuae@unige.ch
(mb)