Orthophonie

Orthophonie : Remètont l'aiglize au millieu du vilaje

Le budget du Conseil d’Etat s’attaque à l’orthophonie. Des économies à court terme sur le dos des élèves aux compétences fragiles.

Déjà revu à la baisse en 2012, le budget pour l’orthophonie se verra amputé d’un million pour 2019, avec des coupes supplémentaires prévues dans le programme de législature 2018 – 2021.

Comment baisser encore les budgets des principaux partenaires de l’école? Comment continuer de venir en aide aux élèves en difficulté de manière satisfaisante? Et quels coûts pour notre canton demain?

Les professionnel·le·s de la branche sont clairs: la baisse drastique de leurs subventions rendra quasi-impossible le suivi de traitements de qualité. Les conséquences seront considérables et les patient·e·s laissé·e·s sur le carreau peineront à s’intégrer dans la société et à suivre une formation scolaire ou professionnelle.

Actuellement, les prises en charge orthophoniques subventionnées par l’Office de l’enseignement spécialisé ne peuvent excéder 90 minutes hebdomadaires, soit 2 fois 45 minutes. A titre de comparaison, nos voisins jurassiens payent un traitement qui peut aller jusqu’à 180 minutes hebdomadaires, soit le double.

Le Conseil d’Etat cherche à prouver que l’orthophonie coûte plus cher à Neuchâtel qu’ailleurs, mais ses chiffres sont manifestement faux. Les disparités intercantonales dans l’organisation de l’enseignement spécialisé sont telles qu’il est impossible d’établir des comparaisons.

«Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage»

L’Etat fabrique un système de prise en charge à deux vitesses où seules les familles aisées pourront venir en aide à leurs enfants, les laissés-pour-compte seront les adultes précarisés de demain, et il y en aura.

Les orthophonistes sont mobilisés. En descendant dans la rue le 10 mars, c’est toute la population qui pourra manifester son désaccord avec cette politique de courte vue.

Zoé Bachmann