L'initiative «23 francs, c'est un minimum!» est lancée
Syndicats et partis de gauche s’unissent contre les bas salaires. Les syndicats ont lancé une initiative cantonale législative pour doter Genève d’un salaire minimum légal de 23 francs de l’heure avec le soutien d’Ensemble à Gauche et des autres partis de l’Alternative. Nous relayons de larges extraits du communiqué de presse de la CGAS.
«Combattons la précarité, sans nous laisser diviser». C’est avec ce double objectif que la CGAS annonce le lancement d’une initiative populaire cantonale pour instaurer un salaire minimum légal de 23 francs de l’heure à Genève, ce qui correspond à 4086 francs pour un plein temps de 41 heures hebdomadaires.
A Genève, près de 10 % des travailleurs et des travailleuses gagnent un salaire inférieur à ce montant. Conséquence: ils et elles n’arrivent pas à joindre les deux bouts à la fin du mois même en travaillant à plein temps. Parce que leur employeur refuse de leur verser un salaire décent, ces personnes doivent recourir à de multiples aides sociales pour survivre. A l’instar des cantons de Neuchâtel, du Jura et bientôt du Tessin, Genève doit se doter d’un salaire minimum légal afin de combattre cette précarité. Il est inadmissible que dans une des villes les plus chères – et les plus riches – du monde, on ne parvienne pas à vivre de son travail.
Alors que d’aucun·e·s tentent de rejeter la responsabilité de cette précarité sur les travailleuses et travailleurs eux-mêmes, en particulier sur les personnes étrangères et frontalières, l’introduction d’un salaire minimum légal permettra de lutter contre la pauvreté qui découle du travail mal rémunéré en agissant sur les responsables de cette précarité: les patron·ne·s qui se livrent à la sous-enchère salariale. Les initiatives qui promeuvent la préférence cantonale ou indigène sont des supercheries qui non seulement se retournent contre les personnes sans emploi, mais qui divisent les salarié·e·s tout en laissant tranquilles le patronat et le marché libéral de l’emploi. Notre initiative apporte une solution aux bas salaires.
Parce que de nombreux secteurs ne sont pas couverts par des CCT et que les CCT nationales ne tiennent la plupart du temps pas compte du coût de la vie extrêmement élevé à Genève, le salaire minimum légal est le seul moyen pour environ 30 000 travailleurs et travailleuses d’obtenir un salaire à peu près décent. Par ailleurs, étant donné que deux tiers des personnes touchées par la précarité sont des femmes, le salaire minimum légal fera progresser l’égalité dans les faits. Le salaire minimum légal permettra aussi de réduire les dépenses sociales de l’Etat et de créer des emplois par la relance de la consommation.
Tout travail mérite salaire et tout salaire devrait permettre de vivre. Contre la précarité, la CGAS invite la population à signer massivement l’initiative «23 francs, c’est un minimum!».
CGAS