La violence contre les femmes est la première cause de féminicide dans le monde

Face à une campagne publicitaire agressive anti-avortement qui a surgi dans les rues de Rome, l’organisation féministe Non Una di Meno (Pas une de moins) a été contrainte de rappeler cette évidence. [réd]


L’une des affiches de l’organisation de la droite catholique CitizenGO retouchée par Non Una di Meno

Il suffit d’une touche savante de Photoshop pour démonter le message de l’affiche apparue ce matin dans les rues de Rome et répéter ce que même les murs savent. Avec une campagne de guérilla marketing mal faite, l’organisation de la droite catholique CitizenGO cherche à utiliser le féminicide dans sa politique anti-avortement.

Il n’y a pas de doutes, CitizenGo a franchi un pas dans son imaginaire. A la place des fœtus en format géant, cette fois, l’organisation montre le corps d’une femme enceinte. Mais la juxtaposition entre ce corps et la mot féminicide ne fonctionne pas: l’avortement est au féminicide ce que l’auto-détermination est à la violence machiste, les deux termes se situent sur des fronts opposés. Si le corps féminin renvoie à la liberté de choix, le féminicide renvoie à la violence machiste, celle qui en Italie dans les trois premiers mois de 2018 a déjà provoqué la mort de 20 femmes (dans les 10 premiers mois de 2017, 114 femmes ont été tuées par des hommes, une tous les deux jours et demi).

Il n’y a qu’un seul moyen pour lier l’avortement au féminicide: c’est de l’interdire, de criminaliser celles qui le choisissent ou de lui faire obstacle avec l’objection de conscience. [L’objection de conscience des médecins permet de contourner la loi sur la légalisation de l’avortement, v. solidaritéS nº 248]

Cette fois encore, les paladins d’une lutte contre l’autodétermination des femmes ont fait un flop.

Pour les 40 ans de la loi 194 [légalisant l’avortement] on se retrouve sur les places! Le 26 mai à Rome, Bologne et Milan!

Traduction de notre rédaction