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International : Serena Williams ou la discrimination ordinaire

Au-delà des débats tennistiques, la récente finale de l’US Open a révélé la discrimination raciste et sexiste qui imprègne le monde sportif et son traitement médiatique.


Serena Williams -US Open

Lors de la finale de l’US Open, Serena Williams a été pénalisée. La question n’est pas de savoir si l’arbitre est sexiste ou si Williams est une féministe chevronnée. Ce qui importe, c’est ce que cet événement représente.

Après la finale, Williams, secouée par le traitement qui lui a été infligé, a revendiqué l’égalité des sexes. Cette position intervient à un moment où les propos et décisions sexistes se sont multipliés: des critiques du président de la Fédération française de tennis sur la tenue portée par Williams lors du dernier Roland-Garros à l’avertissement qu’a reçu Alizé Cornet pour avoir voulu mettre son t-shirt à l’endroit alors que les joueurs peuvent faire leur pause torse nu.

Caricature et normes de genre

Serena Williams a aussi évoqué le droit des femmes de ne pas correspondre aux normes de genre. Ces normes apparaissent clairement dans les médias, bien plus tolérants quand des hommes expriment leur colère. Avec les femmes, on a affaire à des «divas».

Le traitement le plus odieux a été celui d’un caricaturiste du journal australien Herald Sun. Williams y est dépeinte sous les traits propres aux illustrations racistes tandis que son adversaire, la Japonaise Naomi Osaka, apparait comme une joueuse blanche et blonde. Ces traitements montrent à quel point les normes de genre et le racisme sont intégrés et diffusés par les médias mainstream.

Pierre Raboud