Peines allégées pour délit d'humanité

Au printemps 2017, 15 militant·e·s de trois collectifs œuvrant pour les droits humains se sont couché·e·s sur le tarmac pour empêcher le décollage d’un avion à l’aéroport de Stansted, en Grande-Bretagne. À bord du Boeing se trouvaient 60 personnes que le Home Office – en charge de l’immigration, de la sécurité, de la loi et de l’ordre public – avait décidé de déporter.

Parmi elles, comme à chaque déportation, des personnes installées depuis des décennies dans le pays mais dont les faibles revenus ne permettent pas de régulariser leur statut, ou dont la demande d’asile est en cours de traitement. Ces renvois participent de la politique migratoire de la Première ministre conservatrice Theresa May, dont l’objectif est de créer, selon ses propres termes, un «environnement hostile» aux migrant·e·s.

Les activistes, désormais connu·e·s sous le nom de Stansted 15, ont été accusé·e·s d’infraction en lien avec le terrorisme selon l’Aviation and Maritime Security Act de 1990. Ils et elles encouraient la prison à vie pour avoir «menacé la sécurité» de l’aéroport. Le soutien et la médiatisation de leur procès ont heureusement été massifs. Les critiques ont dénoncé la brutalité de ces politiques «archaïques» ainsi que le racisme institutionnel, et demandé l’abandon de toute poursuite.

Après neuf semaines de procès, les 15 militant·e·s ont été reconnu·e·s coupables en décembre. Le 6 février, le verdict est tombé: aucune peine privative n’est retenue, mais les activistes écopent au pire de sursis, au mieux de centaines d’heures de travaux d’intérêt général et de plusieurs mois de contrôle judiciaire. Même allégée, leur condamnation s’inscrit dans la volonté de criminaliser des actes de désobéissance civile, ce que nous dénonçons fermement. KH