RFFA

RFFA : Pas d'égalité femmes-hommes sans financement

Le 14 juin prochain, les femmes* se mettront en grève pour exiger l’égalité, puisque les autorités politiques poursuivent encore et toujours une course aux profits privés sur le dos de la population, et surtout des femmes.


Jorge Lemos

La nouvelle réforme de la fiscalité et du financement de l’AVS (RFFA), soumise au vote le 19 mai, en est un exemple. Le renforcement du paradis fiscal suisse est un obstacle pour la lutte en faveur l’égalité, dans la mesure où l’austérité qu’il justifie pèsera sur les couches les plus fragiles de la population, dont les femmes, premières touchées par ces déficits.

Aujourd’hui, l’égalité salariale se mesure sur le travail à plein temps, qui ne concerne qu’un tiers des femmes. Le temps partiel est en effet la routine pour celles qui sont contraintes à sacrifier leur vie professionnelle pour assurer la prise en charge des enfants et des personnes âgées le reste du temps. Les politiques des caisses vides, qui visent un État social maigre, ont des conséquences désastreuses pour les femmes qui travaillent et bénéficient en première ligne du service public. Aussi bien dans la sphère professionnelle, où leurs conditions de travail se dégradent, que dans la sphère privée, où elles assurent un travail gratuit, les femmes doivent combler la pénurie de prestations de l’État.

Le maintien et le développement des services publics ne sont pas possibles sans financement, et ce n’est pas en obligeant les communes, les cantons et la Confédération à se serrer la ceinture que nous y arriverons. Le canton de Vaud, qui a introduit la RIE 3 de façon anticipée, a très vite annoncé la couleur. En réaction, 8000 personnes sont descendues dans la rue, en novembre, à Lausanne, contre le démantèlement du parascolaire, dont l’écrasante majorité des salarié·e·s sont des femmes.

Malgré cela, le camp bourgeois et le Parti socialiste soutiennent l’octroi de cadeaux fiscaux aux grandes entreprises en prétendant malhonnêtement que cela empêchera l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes. Or, contrairement à ce que disent les dirigeant·e·s du PSS, le projet AVS 21 d’Alain Berset a comme principale disposition l’élévation de l’âge de la retraite des femmes. Une fois de plus, les politiques néo-libérales s’attaquent à nos acquis sociaux.

Contre PV 2020, RIE 3, RFFA, AVS 21, dans la rue comme dans les urnes, ce n’est qu’un début, continuons le combat!

Gabriella Lima