À pied vers l'éradication de la Bagnole

Il y a 40 ans, certain·e·s citadin·e·s se rendaient déjà compte que la voiture individuelle à plus d’inconvénients que d’avantages. A Neuchâtel, ils et elles sont parvenu·e·s, avec beaucoup d’obstination, à créer une zone piétonne importante.

On prétend même que c’est la plus grande par tête d’habitant·e. Aujourd’hui, cette zone est appréciée par tou·te·s et les opposant·e·s farouches à son extension se font rares. Une bonne nouvelle, à l’heure de l’urgence climatique!

Cette urgence réclamerait même que la ville entière soit débarrassée de tout véhicule individuel motorisé. Comme d’autres Etats, la Suisse s’est à maintes reprises engagée à progresser dans la voie de la réduction de la production de gaz à effet de serre (GES). Mais les statistiques montrent qu’au lieu de réduire, la consommation de carburant (donc de transports) ne cesse de croître. Rien n’est mis en place qui soit à la mesure de l’enjeu. Les jeunes en ont d’ailleurs bien pris conscience, comme le montre le mouvement de grève actuel (voir page 10).

Moins de voitures pour plus de piétons

Dans le canton de Neuchâtel, une initiative demandant la gratuité des transports publics a été déposée. Les signatures ont été récoltées avec grande facilité, notamment grâce à l’implication de la jeune génération. Le succès en votation de cette initiative, en conjonction avec une extension des zones piétones conviviales bien desservies par les transports publics, pourrait enfin entraîner une réduction significative de production de GES par les transports.

A Neuchâtel, un projet d’agrandissement de la zone piétone simultanée à la transformation de la structure en étoile des terminaisons de ligne de bus sur la place Pury – soit au cœur de la zone, en anneau autour de celle-ci – forme une « navette virtuelle »¹ qui a deux conséquences positives. D’abord, elle supprime la circulation des transports publics dans la zone. Ensuite, elle agrandit l’espace dévolu à cette dernière. Ces deux propriétés augmentent grandement la convivialité de la ZP et de la cité en général.

Il est primordial de proposer des solutions aux enjeux climatiques. En définitive, toute vraie solution en matière de réduction de production de GES est en premier chef perçue par les milieux financiers comme une atteinte au sacro-saint principe de croissance perpétuelle, à laquelle le capitalisme est viscéralement attaché, quelle que soit l’aberration que cela représente dans un monde fini.

Jacques Silberstein

1 Pour en savoir plus sur ce concept voir: silbertein.no-ip.info