Turquie

Turquie : L'autoritarisme toujours plus violent

Une nouvelle preuve de l’autoritarisme croissant du régime turc d’Erdogan a été donnée par l’annulation des élections municipales d’Istanbul, qui avaient vu l’AKP perdre la mairie.

Portrait d’Erdogan par Carsten S
Dessin: Carsten S

Le Haut Conseil électoral turc a décidé le lundi 6 mai, à la suite d’un vote interne de sept voix contre quatre, d’annuler les résultats des élections à Istanbul de mars dernier et de convoquer un nouveau scrutin pour le 23 juin prochain. Ce n’est pas la première fois que des élections sont annulées en Turquie ces dernières années. Déjà lors des élections municipales de 2014 ou encore des législatives de 2015, des prétextes institutionnels avaient été trouvés par le pouvoir pour les rendre obsolètes et les faire revoter. Des processus autoritaires au nombre desquels il ne faut pas oublier les mises sous tutelles de nombreuses municipalités dans le Kurdistan turc.

Des manifestations nocturnes ont éclaté à la suite de cette décision dans divers quartiers d’Istanbul. Le mandat de M. Imamoglu, membre du CHP, à la tête de la mairie d’Istanbul a dès lors été annulé après vingt jours, et le ministre de l’Intérieur turc, Süleyman Soylu, a nommé Ali Yerlikaya, préfet d’Istanbul, comme maire par intérim jusqu’aux nouvelles élections.

La ville d’Istanbul représente un élément fondamental du système de pouvoir de l’AKP, d’Erdogan et de son réseau clientéliste. Erdogan avait lui-même été maire de la ville entre 1994 et 1998, et a pour coutume de déclarer que « remporter Istanbul, c’est remporter la Turquie ».

JD