Venezuela

Venezuela : Après le fiasco

La tentative de coup d’État au Venezuela, menée par Juan Guaidó le 30 avril dernier, a confirmé le rôle joué par l’autoproclamé président du Venezuela. Il ne s’agissait pas d’une révolte populaire, mais d’une intervention directe des États-Unis et des pays du groupe de Lima.

Juan Guaido
Photo: Arthur Max

Le soulèvement de Guaidó a été un fiasco complet. Les pays occidentaux qui l’avaient reconnu comme président se retrouvent dans une situation embarrassante, car cette manœuvre supposait une transition rapide, mais cela a échoué. Il a permis au gouvernement vénézuélien de montrer le caractère violent de l’opposition et son financement par des intérêts étrangers.

Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut fermer les yeux sur le gouvernement Maduro. De la concession des mines de l’Orinoco aux successives décisions sur les taux de changes, dont celle de libéralisation des échanges, tout souligne le fait que le gouvernement est lui aussi fondamentalement pieds et poings liés face aux intérêts financiers et capitalistes. De plus, la répression contre les manifestations et contre les organisations indépendantes et révolutionnaires indique que, pour se maintenir au pouvoir, le gouvernement dépend surtout de sa collaboration avec des groupes puissants, une bourgeoisie locale et des secteurs des forces armées.

Dans l’immédiat, cependant, la tâche la plus urgente est de dénoncer l’intervention étrangère, étatsunienne et européenne notamment, qu’elle se matérialise sous la forme de reconnaissance d’un président autoproclamé ou sous la forme de sanctions économiques et de menaces d’une intervention armée. Toutes ces formes d’intervention ne feront qu’aggraver la situation déjà très difficile d’une grande partie de la population du Venezuela.

Tiago Saboga