DU CONCRET POUR LE CLIMAT
Les jeunes se mobilisent en masse pour l’environnement, mais les élu·e·s refusent de prendre des mesures concrètes. Les objectifs cantonaux et fédéraux sont très insuffisants pour respecter les accords de Paris. Ensemble à Gauche a donc déposé des projets de loi à Genève et dans le canton de Vaud, fixant des objectifs chiffrés légaux en matière d’émissions de gaz à effet de serre.
Grève pour le climat, Lausanne, 24 mai 2019. Photo: Sandrine Gutierrez Grise
À Genève, le plan climat du Conseil d’État fixe l’objectif d’une baisse de 40% des émissions par rapport à 1990 d’ici 2030. Mais il ne prend pas en compte le transport aérien, responsable de plus de 20% des émissions de GES. Il s’agit d’un objectif largement insuffisant pour atteindre l’impératif d’une neutralité carbone d’ici 2050 au plus tard. EàG Genève a donc déposé un projet de loi permettant d’atteindre au moins 65% de baisse des émissions de GES d’ici 2040. Dans le canton de Vaud, le projet de loi, vise la neutralité carbone d’ici 2030.
Transition environnementale et justice sociale
Les deux projets fixent des objectifs chiffrés en matière de réduction des transports motorisés individuels, d’isolation des bâtiments, de développement des transports publics etc. par ailleurs, l’accent est mis sur la justice sociale, fil conducteur des plans d’action. Car bien souvent, l’écologie politique se limite à une multiplication de taxes socialement injustes qui touchent de plein fouet les bas revenus. Une méthode qui a montré clairement ses limites quand elle n’a pas suscité une franche hostilité. Car la transition environnementale nécessite des transformations profondes de nos sociétés qui ne sont possibles qu’avec l’appui ferme de la population.
Rompre avec les mesures purement symboliques
Ces projets de lois doivent permettre de recentrer le débat sur des mesures concrètes et chiffrées pour répondre aux enjeux environnementaux. Bien souvent, le sujet n’est abordé que par des discours généraux et des déclarations de bonnes intentions. Les mesures concrètes qui recueillent parfois une majorité dans les parlements sont d’une ampleur largement insuffisante et, la plupart du temps, n’obtiennent une majorité que lorsqu’elles ne contreviennent à aucun intérêt privé. Mais nous ne pouvons plus nous contenter de nous cacher derrière des mesures symboliques qui ne servent qu’à dissimuler le manque flagrant de volonté politique.
La jeunesse a sonné l’alarme climatique. Ce n’est pas un hasard si les nouvelles générations portent ces revendications, car ce sont leurs conditions de vie qui sont directement menacées à l’avenir. EàG a donc tenté de répondre aux exigences des jeunes de la grève climat. Les projets de loi ont d’ailleurs été discuté avec des organisat-eurs-rices de celle-ci. Affaire à suivre donc…
Jean Burgermeister
