VIEILLES DAMES INDIGNES... ET INDIGNÉES

C’est en 2011, lors des grandes manifestations qui marquaient les 20 ans de la Grève des femmes du 14 juin 1991, que les Vieilles Dames indignes avaient fait une entrée remarquée sur la scène publique.

Maryelle Budry

Maryelle Budry

Des féministes retraitées s’étaient alors réunies à Genève pour dire haut et fort, dans un manifeste, qu’elles resteraient actives jusqu’à leur dernier souffle.

Renouvellement…

En 2019, nous nous sommes à nouveau réunies, mais avec de nouvelles recrues. Certaines n’aimaient pas le terme Vieilles Dames indignes, nous avons rajouté « et indignées, qui luttent pour leur dignité ».

Nous ne pouvons certes plus faire grève sur notre lieu de travail professionnel, mais nous pouvons cependant exprimer notre indignation devant les énormes inégalités que subissent les femmes lorsqu’elles sont à la retraite.

Retraitées discriminées

En effet, si la différence de salaire entre femmes et hommes est de 18%, celle des retraites est de 37%, à cause des temps partiels et des interruptions d’activité professionnelle pour se consacrer aux enfants, au soutien aux personnes âgées ou handicapées de la famille et aux tâches ménagères. Tout cet important travail non rémunéré, pourtant indispensable à la société, mais qui prétérite très gravement les femmes.

D’autre part, plusieurs se plaignent de devenir «invisibles» dans la société, passant toujours après les hommes qui parlent haut et fort.

Un rôle à réinventer

Pour parler de nos problèmes, nous avons invité notre camarade de solidaritéS, la sociologue Cornelia Hummel, spécialisée dans les questions de vieillissement pour un débat le 23 mai.

Elle nous a montré que les plus grandes discriminations économiques touchaient en priorité les jeunes. Mais que la portion âgée de la population pouvait souffrir de l’absence d’un rôle social défini. C’est donc à nous d’inventer notre apport spécifique à la société. Justement, nous voulons participer activement à la Grève, et à la construction d’un monde plus juste et plus solidaire, dans la mesure de nos forces.

Maryelle Budry