Iran/USA

Iran/USA : Montée de tensions

Depuis le retrait des USA en mai 2018 de l’accord international sur le nucléaire iranien, suivi du rétablissement de lourdes sanctions US contre l’Iran, les tensions entre les gouvernements des USA et de l’Iran ne cessent d’augmenter, sur fond d’incidents militaires dans la région du Golfe.

Peinture murale à Téhéran. Photo: Liz Olson

Peinture murale à Téhéran. Photo: Liz Olson

Un nouveau pic a été atteint lorsque l’Iran a abattu un drone américain le 20 juin, après une série d’attaques d’origine inconnue contre des tankers, attribuées par Washington à Téhéran, qui a démenti. Le président Donald Trump a évoqué le 26 juin la possibilité d’une guerre courte contre Téhéran, sans troupes au sol. Les USA ont également ces dernières semaines renforcé leur dispositif militaire au Moyen-Orient par un nouveau déploiement de missiles Patriot et l’envoi d’un groupe aéronaval et de bombardiers, pour affronter à une « menace iranienne » présumée. Mark Esper, secrétaire américain à la Défense ad interim, a néanmoins dit le 27 juin à l’OTAN que son pays ne voulait pas d’un conflit, mais « amener l’Iran à négocier un accord durable ».

À défaut d’intervenir directement, la Maison-Blanche a annoncé des sanctions supplémentaires « dures » contre Téhéran, visant le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, et des hauts gradés des gardiens de la révolution. En riposte au retour des sanctions US et leur approfondissements, Téhéran a fait connaître le 8 mai son intention de se délier progressivement de ses engagements si Européens, Russes et Chinois ne l’aidaient pas à contourner les mesures américaines.

Contre l’intervention et les sanctions

Les sanctions américaines rendent pratiquement impossible la moindre transaction internationale avec une banque iranienne et de récentes mesures prises par Washington visent à empêcher totalement l’Iran d’exporter son pétrole, première source de recettes pour l’État. Au mois de juin 2019, Téhéran exportait entre 300 et 650 000 barils de pétrole par jour, alors qu’avant le retour des sanctions américaines, en 2018, ces exportations dépassaient 2,5 millions de barils par jour.

Il est important de s’opposer aux menaces d’interventions militaires US contre l’Iran et aux sanctions qui frappent durement les classes populaires en Iran. Ces dernières doivent également affronter, depuis 2018, une sévère récession, une flambée des prix de l’ordre de 50% par an et une explosion du chômage, en particulier chez les jeunes. On estime ainsi que 40% des 80 millions d’habitant·e·s vivent désormais sous le seuil de pauvreté.

L’impérialisme US reste le plus menaçant et destructeur du monde. Notre opposition à celui-ci et à ses menaces de guerre contre l’Iran ne doivent néanmoins pas faire oublier la nature dictatoriale du régime iranien. Celui-ci a d’ailleurs augmenté ces dernières semaines sa répression contre les syndicalistes, féministes et autres militant·e·s démocratiques et progressistes dans le pays, comme aussi son soutien au régime despotique de Bachar al-Assad en Syrie.

Non à la Guerre! Non à l’impérialisme des Etats Unis! Non à la République Islamique d’Iran! Solidarité avec les classes populaires et les démocrates et progressistes en lutte en Iran!

Joseph Daher