Mobilisation des classes populaires dans le monde entier

Manifestation à Hong Kong
Manifestation à Hong Kong, septembre 2019

À travers la planète, des mobilisations populaires massives se sont multipliées ces dernières semaines pour s’opposer aux gouvernements en place et à leurs politiques. Ces soulèvements ont chacun leurs propres éléments déclencheurs, mais tous partagent une oppression similaire.

En premier lieu, le manque ou l’absence de démocratie. Pour préserver leurs intérêts, les classes dirigeantes s’atta-quent ou limitent toujours davantage les droits démocratiques des populations (réduction des droits syndicaux, répression des manifestations, etc.), afin d’empêcher toute participation réelle des couches populaires à la chose publique. Ensuite, cette exclusion hors des sphères de décision politique reste liée aux problèmes socio-économiques causés par des décennies de politiques néolibérales: appauvrissement continu des classes populaires et des salarié·e·s, creusement des inégalités sociales.

À Hong Kong et en Catalogne, le droit à l’auto–détermination des peuples continue d’être réprimé et écrasé par les autorités. Au même moment en Haiti, les manifestations ont poussé à la démission du président Jovenel Moïse, malgré la répression.

Depuis des mois, elles s’insurgent contre son autoritarisme et ses politiques d’austérité. En Algérie et au Soudan, après avoir fait tomber leurs dictateurs, les manifestant·e·s maintiennent leurs mobilisations pour réaliser leurs objectifs démocratiques et socio-économiques.

De l’Amérique du Sud au Moyen Orient, des manifestations massives et des grèves ont éclaté après l’introduction de nouvelles mesures d’austérité et de nouvelles taxes, augmentant encore le coût de la vie. Ces mobilisations ne se contentent pas de critiquer ces mesures économiques, elles demandent le départ de leurs dirigeant·e·s.

Et comment ont réagi les gouvernements face à ces mobilisations? Si quelques ajustements ont été promis ici ou là, la répression violente contre les manifestant·e·s par les forces sécuritaires et policières a été générale.

Le néolibéralisme est une offensive des classes dirigeantes pour assurer les conditions de reproduction du capital à l’échelle mondiale. Dans ce cadre, l’État a pour rôle explicite de garantir, le cas échéant par la force, l’accumulation de capital, la propriété privée et le bon fonctionnement des marchés. Cette forme d’organisation de la société a conduit à la fois à l’affaiblissement des processus démocratiques et à l’explosion des inégalités sociales au niveau mondial et à l’intérieur des pays.

Les résistances populaires, au niveau mondial, aux politiques néolibérales et autoritaires des classes dirigeantes démontrent néanmoins, à nouveau, que l’intellectuel conservateur états-unien Francis Fukuyama avait tort d’annoncer la fin de l’Histoire en 1989 en déclarant « l’universalisation de la démocratie libérale occidentale comme forme finale de tout gouvernement humain ».

Les mobilisations populaires internationales s’inscrivent dans une atmosphère de radicalisation des mouvements de contestation populaires, notamment écologistes et féministes, contre un système capitaliste qui exploite et opprime l’humanité et détruit l’environnement au nom du profit. Continuons nos efforts pour la construction une alternative éco-socialiste porteur d’avenir.

Solidarité Internationalistes avec les classes populaires, salarié·e·s et opprimé·e·s du monde entier!

Nos destins sont liés!

Joe Daher