Nucléaire

la fuite en avant

La loi relative à l’énergie et au climat votée en septembre dernier par le parlement français prévoit un mix électrique composé à 50% de nucléaire et de 50% d’énergies renouvelables en 2035 pour la France.

Le chantier de l'EPR de Flamanville
Le chantier de l’EPR de Flamanville

Cette politique implique la fermeture de 14 réacteurs et la prolongation de la durée de vie de réacteurs actuels pour une période de 10 ans. Le parc français ayant été construit dans les années 1980 et 1990, des investissements importants sont nécessaires pour continuer à le faire fonctionner en améliorant les mesures de sécurité.

Pour les partisan·e·s de l’atome, une occasion rêvée se présente: proposer la construction de nouveaux réacteurs de la génération EPR. Ce sont des chantiers onéreux, synonymes de profits assurés et de continuité avec la logique centralisatrice de production d’électricité. Cela garantit aussi la production de plutonium à des fins militaires, puisque la France veut toujours maintenir une force de dissuasion nucléaire imposante.

Les chantiers actuels des premiers EPR cumulent les retards et les dépassements de budget. Pour celui du site de Flamanville, les coûts ont explosé: pour un devis initial de 3,5 milliards d’euros, ce réacteur est maintenant estimé à 12,4 milliards, soit un coût presque quadruple! Repoussée sans cesse, la mise en activité de l’EPR de Flamanville a encore été reportée à 2023 après la découverte de nouveaux défauts sur des éléments cruciaux.

Cela n’a pas empêché le président Macron de demander une étude pour la construction de 6 nouveaux EPR. Cela constituerait le sauvetage du nucléaire avec l’argent du contribuable et une fuite en avant, financière et environnementale. De plus, aucun site de stockage n’est encore défini pour les déchets hautement radioactifs.

José Sanchez