Australie

DU PARADIS À L’ENFER

Dès la mi-septembre 2019, les feux de forêts s’étaient invités en Australie, deux mois plus tôt que d’habitude. Situation inédite, alimentée par des températures et une sécheresse inconnues jusqu’ici. 

Les feux de forêts en Australie

Les records de chaleur s’accumulent, la sécheresse est déclarée sur d’immenses territoires. Les incendies sont devenus gigantesques, impossibles à contenir ou à maîtriser, même par un corps de pompiers expérimenté et 74 000 volontaires. Désormais, seules les pluies peuvent éteindre ces incendies.

L’étendue des zones brûlées est équivalante à la taille des Pays-Bas ou du Danemark – plus du double des surfaces détruites en Amazonie cet été. Ils ont provoqué une vague de réfugié·e·s, fuyant leurs demeures détruites ou déplacés sur ordre du gouvernement.

Morrison au charbon

L’Australie est un des pays riches les plus vulnérables à ce changement climatique. Cela ne l’empêche pas d’avoir basé son économie sur les fossiles. En 2018, 83% de l’électricité y était produite par combustion (charbon, gaz, pétrole). Il est devenu le 4e producteur et le 2e exportateur mondial de charbon, avec une croissance de 38 % entre 2006 et 2013. Les compagnies minières, dont la multinationale suisse Glencore, et les gouvernements climatosceptiques ont participé activement aux émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) – 7 % des GES au niveau mondial sont produits par la combustion du charbon. Le premier ministre Scott Morrison a d’ailleurs déclaré : « nous n’allons pas nous engager dans des objectifs irresponsables, destructeurs d’emplois et nuisibles à l’économie ». En avril 2019, il avait approuvé un nouveau projet minier à proximité de la Grande Barrière de Corail, zone déjà très abîmée par les modifications de température et de salinité de l’océan.

Les dégâts sur la biodiversité et la qualité de l’air, les conséquences des émissions de GES et de poussières sont déjà immenses. Cette situation pourrait devenir courante et annoncer des catastrophes similaires sur d’autres continents si des mesures durables contre le réchauffement climatique ne sont pas prises immédiatement.

Pour l’éco-socialisme

Cette nouvelle catastrophe légitime absolument les objectifs de réduction massives des émissions de GES. L’urgence de délais rapides à respecter n’est plus discutable. L’horizon fixé par la COP 21 (neutralité carbone en 2050) nécessite une réduction de 65 % des émissions en 2030. Cet objectif légitime les revendications des différents mouvements pour le climat. Qui ne tiennent donc pas du « radicalisme », mais du simple réalisme afin d’éviter des situations irréversibles et leurs conséquences dramatiques pour l’ensemble des êtres vivants.

Au-delà de mesures transitoires à l‘intérieur du système économique, une rupture avec le capitalisme, marchand et productiviste, est indispensable. Notre alternative éco-socialiste doit être envisagée dans la pluralité des propositions destinées à offrir un avenir aux populations de cette planète.

José Sanchez