Autocollants politiques: ça fait tache

Autocollant de la grève féministe, Lausanne

Le 13 février, la Municipalité avertit le collectif vaudois de la grève féministe : si les autocollants de ce dernier se retrouvaient dans l’espace public les jours prochains (soit à l’approche des mobilisations du 8 mars), des sanctions financières seraient à prévoir. L’empressement de la ville à réguler l’usage de ce matériel n’est pas nouveau : elle avait déjà réprimandé leur usage au moment de la manifestation de novembre 2019 contre les violences faites aux femmes, en marge de laquelle des militantes s’étaient faites brutaliser par la police.

Unis, les collectifs de la grève décident alors de lui répondre par communiqué de presse, pour souligner l’urgence de visibiliser les luttes menées par et pour les femmes. « Alors qu’en 2018, la violence domestique a augmenté de 15 % dans le canton de Vaud, nous vous posons la question : la police n’a-t-elle rien de mieux à faire que la chasse à l’autocollant ? »

Les militantes rappellent aussi l’enjeu démocratique qui entoure la question de l’affichage libre et gratuit. Il est bien souvent la seule solution pour être lu·e·s, dans un espace public « confisqué par l’argent » des entreprises qui ont les moyens de s’afficher. D’autant plus que les produits qui s’y vantent sont bien loin de se rapprocher des idéaux écologiques au nom desquels les autorités lausannoises font la guerre aux autocollants. Nos camarades féministes prennent cet avertissement pour ce qu’il est : une tentative d’intimidation et de poliçage du mouvement, dans les frontières du propre en ordre.


Margaux Lang