Riposte paysanne face aux insultes de Charles Poncet

Riposte paysanne face aux insultes de Charles Poncet

Le mercredi 26 novembre, 250 paysan-ne-s et quelques citadin-e-s solidaires se sont retrouvés devant l’étude de Charles Poncet, afin de lui offrir un cochon doré puisque ce dernier avait enfin réussi à débarrasser la Suisse de la tyrannie paysanne qui l’opprimait depuis la nuit des temps. En effet, Monsieur Poncet avait qualifié l’agriculture suisse de vieille putain et les paysans de racle-deniers vivants en parasites pleurnichant sur le dos de la collectivité. Selon lui, l’agriculture suisse n’est pas compétitive, elle n’est donc pas en droit d’exister. Il exprime ainsi de manière crue et injurieuse la subtilité de sa pensée néolibérale qui se doit d’obliger tout et tout le monde à passer devant le jugement dernier de la compétitivité et du taux de rendement. Dans l’optique libérale, chère à Monsieur Poncet, un monde diversifié, fait de solidarités et de liens, d’autonomie et de liberté, n’est sans doute pas compétitif. Aussi faudrait-il saborder ce qui nous reste de souveraineté alimentaire et importer toute notre alimentation d’une usine agro-alimentaire située dans un ailleurs de dérégulation et d’esclavage. Il en irait de même de la souveraineté politique, laminée par la logique économique globale de l’accumulation et du profit.


Mais il se trouve toujours plus de gens qui résistent et qui affirment d’autres valeurs. Ainsi, tous les 10 de chaque mois, un rassemblement à lieu devant l’OMC à 18h30, afin de commémorer la mort que s’est donné le paysan coréen Lee Kyung Hae le 10 septembre à Cancun. Nous y apportons des fleurs et des bougies afin de faire savoir que l’OMC tue les paysans et que notre lutte continue pour faire entendre la voix des trois milliards d’êtres humains qui vivent du travail de la terre.


Que personne dans l’enceinte de l’OMC n’oublie que nous luttons partout pour imposer le droit et le respect de la vie. Que la souveraineté alimentaire passe par la réforme agraire, l’accès à l’eau, la défense de la biodiversité, la lutte contre le contrôle industriel des semences et par le contrôle du commerce.


Rudi BERLI