Tunisie

La santé au cœur des mobilisations

Plusieurs dizaines de milliers de travailleurs·euses de la santé étaient en grève le 18 juin en Tunisie pour réclamer une amélioration de la gestion de l’hôpital public, plus d’investissements et de meilleures conditions de travail.

Grève du personnel de sante, Tunis, 18 juin 2020
UGTT

La grève a été lancée dans tous les hôpitaux publics du pays à l’appel de la centrale syndicale, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT). Seules les urgences fonctionnaient.

Infirmier·ères et technicien·ne·s se sont rassemblé·e·s devant le ministère de la Santé, brandissant des banderoles où l’on pouvait lire « La santé publique est une richesse nationale » ou encore « Les professionnels ne reculeront pas »

Les dispositions actuelles, communes à tou·te·s les fonctionnaires, ne permettent pas d’organiser le travail d’une façon spécifique dans la santé, ni de rémunérer certaines heures supplémentaires, déplorent les travailleurs·euses. Les hôpitaux publics tunisiens pâtissent d’un manque de moyens et de défaillances de gestion, alors que l’État a soutenu le développement du lucratif secteur privé.

En même temps, dans la ville de Tataouine dans le sud du pays, des manifestations massives ont eu lieu pour dénoncer la marginalisation et la misère que subissent les habitant·e·s. Le taux de chômage atteint 30 %, le double de la moyenne nationale. Ils·elles exigent l’application de l’accord obtenu en 2017 sous la médiation de l’UGTT après des mois de résistances populaires pour réclamer des emplois et des investissements pour la région. En vertu de cet accord, l’État tunisien s’était engagé à investir 27 millions d’euros chaque année. Les manifestant·e·s ont subi une répression féroce des forces de sécurité tunisiennes, qui ont arrêté de nombreux jeunes protestataires, dont leur porte-parole Tarek Haddad.

Joseph Daher