Mouvement pour le climat
De retour et debout pour le changement
Après une série de catastrophes écologiques et humaines, un vent de soulèvement souffle sur le mouvement écologiste qui prévoit, à l’initiative de la Grève du Climat, une semaine de désobéissance civile de masse à Berne !
Si la pandémie du Covid-19 a considérablement fragilisé et perturbé les activités à court terme de la Grève du Climat, dont la Grève pour l’Avenir du 15 mai 2020 en faveur de la justice climatique et sociale, les activistes sont toujours debout, de retour pour le changement, sans compromis ! Et ils·elles ne sont pas seul·e·s. Aux côtés d’Extinction Rebellion, des collectifs Climate Justice de Bâle et BreakFree Suisse de Genève ainsi que de Greenpeace, les grévistes du climat rejoindront Berne du 20 au 25 septembre pour une semaine d’actions directes non violentes et transformatrices de masse
Leur objectif ? Confronter directement les principaux responsables du dérèglement climatique : les politiques et leur loi sur le CO₂, la place financière et ses investissements écocides dans les énergies fossiles ainsi que les multinationales suisses responsables de l’exploitation des êtres humains et de la destruction des écosystèmes au seul profit d’une petite minorité de nanti·e·s.
Une situation bien pire que l’on pense
D’après cette coalition inédite (Debout pour le Changement / Rise Up for Change), les désastres écologiques et l’urgence climatique doivent revenir au centre du débat. Nous traversons une catastrophe globale et faisons désormais face à des points de basculement écologique qui, une fois franchis, entraîneraient nos sociétés vers un cataclysme dont nous peinons à nous représenter l’ampleur des destructions et souffrances. À cela, les militant·e·s ajoutent que « l’amère vérité est que ce système n’a pas réussi à fournir une réponse à la crise climatique. Ce système a exploité trop de gens pendant trop longtemps, les a plongés dans la misère et les a poussés à la mort. Une infime minorité de puissants s’est enrichie au fil des siècles aux dépens des êtres humains, des animaux et de l’environnement. Il est temps pour nous de redéfinir notre société afin qu’un avenir écologique et social viable soit possible. » Comme horizon : la justice climatique et la neutralité carbone d’ici 2030. Pour symboliser ce chemin, la coalition préparera des revendications au sujet de la place financière, l’agriculture, la démocratie et la justice climatique. Enfin, afin d’encourager les (jeunes) manifestant·e·s à se joindre au mouvement de changement à Berne, une journée nationale d’actions et grèves aura lieu de manière décentralisée le 4 septembre.
Bien consciente que ces actions seront insuffisantes pour faire plier l’ogre capitaliste, la Grève du Climat travaille depuis plusieurs mois sur le développement d’une stratégie cohérente et holistique à court et moyen terme afin de renverser le rapport de force ainsi que d’amener la population à s’auto-organiser et se soulever pour le changement. Par exemple, plus d’une centaine de grévistes se sont retrouvé·e·s durant une semaine à un camp climat en Suisse centrale pour faire avancer certains de leurs projets phares. Cependant, c’est bien lors de la septième réunion nationale programmée le week-end du 5–6 septembre qu’ils·elles finaliseront et décideront de la meilleure stratégie. De nombreuses discussions sont déjà à l’ordre du jour : comment comprendre et prendre en compte la pandémie du Covid-19 ? Comment se confronter à ce colosse qu’est la place financière suisse ?
Sera-t-il possible de réaliser les convergences tant espérées ? La grève générale se confirmera-t-elle comme l’un des horizons de la Grève du Climat ? De nouveaux modes d’actions émergeront-ils ? Et tant d’autres discussions qui promettent d’ores et déjà un moment démocratique d’une intensité rare et nécessaire pour la vitalité d’un mouvement social.
Horizon des luttes
Pas de repos pour plusieurs de ces militant·e·s qui organiseront également la première réunion nationale de la Grève pour l’Avenir le dimanche 13 septembre à Berne aux côtés d’autres militant·e·s antiracistes, écologistes, féministes et syndicaux·ales. À l’ordre du jour : la prochaine date de mobilisation nationale pour la Grève pour l’Avenir, les premières esquisses d’une meilleure coordination nationale et d’autres enjeux qui restent à déterminer.
Au lieu d’une jeunesse « aveuglée » et « manipulée », nous découvrons une jeunesse éclairée et autonome qui ne laissera pas son futur lui échapper si facilement ! À l’issue de la semaine d’actions à Berne, Fridays for Future fera également son retour sur l’échelle internationale pour une nouvelle grève pour le climat le vendredi 25 septembre. Aidons-les à renverser ce système capitaliste et à construire un avenir écologique et socialement juste.
Steven Tamburini
