Déchaînement de la violence transphobe au Honduras

Au Honduras, la situation sécuritaire de la communauté LGBTIQ+ et des femmes trans en particulier était dangereuse avant la crise sanitaire, mais le Covid-19 a fait exploser les violences. 

Scarleth Campbell
Scarleth Campbell

Selon les chiffres de l’ONG Observatory of Violent Deaths of the LGBTI Community in Honduras et rapportés par l’ONG Peace Brigades International, il y a eu, rien qu’en 2020, déjà au moins six transféminicides. 

Cette violence s’est brutalement retrouvée dans l’actualité le 10 juillet 2020 avec l’assassinat de l’activiste trans Scarleth Campbell de l’Asociación LGTB Arcoíris de Honduras. Si les auteur·e·s de ce crime ne sont pas connus, il est en revanche clair que les autorités honduriennes n’ont rien fait pour protéger la communauté LGTBIQ+ et les femmes trans en particulier des violences dont elles sont victimes. Elles n’ont pas non plus investigué pour rendre justice. L’impunité des perpétrateurs est récurrente, comme l’illustre l’assassinat non résolu de l’activiste Bessy Ferrera en juillet 2019.

Une vulnérabilité maximisée

Le gouvernement hondurien a ordonné le 20 mars dernier un confinement strict et a suspendu de nombreux droits constitutionnels. Du fait de l’absence d’aides étatiques financières et matérielles et d’opportunités d’emplois, l’une des seules options de nombreuses femmes trans est le recours au travail du sexe, maximisant leur vulnérabilité face à de possibles agressions. En effet, cette activité les oblige à braver les stricts ordres de couvre-feu, les exposant ainsi à de violentes répressions policières. De nombreuses femmes trans ont également été expulsées de leur domicile faute de revenus et n’ont pas accès à des soins, même les plus basiques, dans un contexte de pandémie.

La communauté LGBTIQ+ doit être protégée. Exigeons la justice pour Scarleth Campbell et toutes les femmes trans assassinées au Honduras et luttons contre la discrimination et l’impunité de ces crimes !

Pascal Vosicki