Amazon doit payer

Fun fact : le PDG d’Amazon, Jeff Bezos, pourrait donner un bonus de 110 000 francs à chacun·e de ses 876 000 employé·e·s et rester aussi indécemment riche qu’il l’était avant la pandémie. Cette appropriation de richesse s’est logiquement faite sur le dos des travailleurs·euses, de la nature et des États.

Manifestation contre amazon

Des grèves dans une quinzaine de pays ont marqué la naissance de #MakeAmazonPay (#FairePayerAmazon). Ce mouvement a éclos dans les entrepôts, où règnent des conditions de travail scandaleuses : pressions intenables, espionnage, pauses chronométrées, politique antisyndicale. La pandémie a intensifié les cadences et de nombreux·ses employé·e·s ont été contaminé·e·s.

#MakeAmazonPay est constitué d’organisations syndicales nationales et internationales. Celles-ci sont rejointes par plusieurs ONG environnementales. Car, malgré les engagements philanthropiques de M. Bezos en faveur de causes climatiques, l’empreinte carbone de son entreprise continue d’augmenter – de 15 % rien qu’entre 2018 et 2019.

Aujourd’hui, les émissions de carbone d’Amazon sont supérieures à celles de deux tiers des pays du monde à cause de l’expansion de ses réseaux de transport maritime et la croissance exponentielle de ses services cloud. Le mouvement #MakeAmazonPay exige entre autres qu’Amazon devienne neutre en carbone en 2030.

Les actions de contestation du Black Friday étaient donc à la fois un avertissement et une invitation à lutter par des grèves, des boycotts et actions de solidarité pour défendre les droits des travailleurs·euses et des populations en première ligne du dérèglement climatique.

Niels Wehrspann