Aéroport international de Genève: préavis de grève illimitée
Aéroport international de Genève: préavis de grève illimitée
Au mois de septembre de cette année, cest une baisse de 13% de salaire qui a été réclamée par les responsables de lentreprise de restauration sur avion, Gate Gourmet. Cette exigence outrancière navait quun seul objectif: faire payer au personnel (160 personnes) les dégâts quont engendré le rachat de lentreprise (ex-filiale de Swissair) et les investissements financiers disproportionnés engagés pour la remettre à flot.
A la mi-décembre, les travailleuses et les travailleurs réunis en assemblée générale ne se sont pas laissés intimider, ils ont arrêté le travail durant 45 minutes pour dire leur mécontentement et exprimer leur volonté dentamer une grève illimitée, dès le 5 janvier de lan prochain pour refuser toutes baisses de salaire.
En septembre, dès les premières discussions en vue du renouvellement de la convention collective et dès lannonce de lobjectif de réduire lensemble des coûts de production de manière drastique, les délégués du syndicat des services publics, SSP/Vpod et du personnel ont demandé à la direction de garantir quil ne serait procédé à aucune nouvelle vague de licenciement, quaucune délocalisation de tout ou partie de la production dans la période de la nouvelle convention ne serait envisagée.
Malheureusement, la délégation syndicale na reçu aucune assurance concernant ces sujets. Le personnel na pas voulu rentrer en matière sur une quelconque baisse de salaire, dautant plus quil était confronté au refus de garantir la pérennité de son emploi.
10 ans de baisses de salaires
Pour bien comprendre la détermination de lensemble des employé-e-s, toutes origines confondues, il faut rappeler les attaques considérables subies par ce personnel durant ces dix dernières années, notamment en ce qui concerne la polyvalence, la stagnation des salaires, la non-compensation intégrale du renchérissement et, pour certaines et certains, la flexibilisation de leur emploi, passant dun travail fixe à un travail dauxiliaire, sans parler des mises à la retraite anticipée forcée et, dernièrement, de la fermeture de la boulangerie et des 41 licenciements qui lont suivie. Enfin, soulignons que, dans les années 1999, 2000 et encore en 2001, Gate Gourmet Genève engrangeait des bénéfices alors que la prime dintéressement à la marche des affaires restait très basse.
Un pas en arrière
Juste avant le débrayage, lors dune ultime réunion de négociation, revenant quelque peu en arrière, la direction a fait part de sa volonté de trouver des économies sur la masse salariale de lordre de 6%, ce qui a été considéré comme inacceptable par le personnel notamment parce que leurs horaires de travail augmenterait de 41 à 42 heures hebdomadaires.
En effet, le personnel a estimé que cette volonté de baisse drastique de la masse salariale nétait pas seulement le résultat des difficultés de distribution que rencontre Gate Gourmet, mais aussi du montage financier douteux qui a été réalisé par les responsables de Texas Pacific (transnationale qui a racheté Gate Gourmet international) et, surtout, par la rémunération exagérée du capital investi que les financiers, à la tête de cette entreprise capitaliste, ont exigé.
Grève illimitée!
Après ce premier mouvement qua constitué larrêt de travail et constatant la volonté unanime du personnel de ne pas renouveler les accords conventionnels en appelant à la grève dès que les effets de la «Paix du travail» auront pris fin, soit au 31 décembre 2003, la direction a réduit une nouvelle fois ses prétentions à moins 4%. Cette proposition a été refusée par les représentants du personnel. Ces derniers faisant valoir les intérêts légitimes du personnel à percevoir un salaire décent, qui permette à chacune et à chacun de vivre décemment à Genève.
Ainsi, les délégués du personnel, appuyés par la totalité de leurs collègues, ont confirmé lappel à la grève illimitée si aucune proposition raisonnable nest faite avant la fin de lannée. Affaire à suivre donc, et de très près…
Rémy PAGANI