POUR UN PLAN D’URGENCE LAUSANNOIS

La culture serait le dernier rempart à la loi du marché. Or, force est de constater que le secteur n’a pas échappé à l’exploitation des travailleurs·euses. Face à la crise actuelle, un plan d’urgence s’impose.

Sculpture de femme dans un atelier

L’objectif de croissance est devenu aujourd’hui la norme. On veut de la culture rentable, qui rayonne, comme carte de visite internationale. Et tant pis si ces exigences engendrent de la souffrance au travail. Le mythe de la bohème persiste et la précarité ne serait que la « juste » contrepartie de la vocation artistique.

Déni de réalité du Conseil fédéral

La crise sanitaire actuelle aura permis de montrer les failles de ce système. Mardi 9 février, la task force Culture, cellule de crise ad hoc créée par et pour les acteurs·trices culturel·le·s, publiait les résultats d’une étude à propos des effets de la crise sur les milieux culturels. Les chiffres sont alarmants. La direction prise par le Conseil fédéral n’est pas la bonne. 43 % des actrices et acteurs culturel·le·s craignent de devoir quitter leur profession pour des raisons financières. Plus que jamais nous avons besoin, en ces temps incertains, de culture pour exprimer, imaginer et envisager le futur.  

Voilà pourquoi le programme d’Ensemble à Gauche soutient les revendications actuelles des milieux culturels et développe plusieurs propositions au niveau communal.

Le travail culturel est essentiel

Parmi les mesures urgentes nous proposons notamment :

  • La création d’un fonds d’urgence Covid financé par la Ville de Lausanne pour soutenir les indépendants·e·s et les travailleurs·euses les plus précaires.
  • Un appui financier et administratif de la Ville, pour la réouverture des lieux culturels au public dans le respect des mesures sanitaires

En parallèle, des changements de fond sont impératifs :

  • Allocation de 5 % du budget communal dédié aux milieux culturels, répartis de manière équitable.
  • De meilleures conditions de travail pour les employé·e·s des institutions culturelles de la Ville et des fondations privées et associations subventionnés par la Ville : stop aux stages non rémunérés, aux inégalités salariales, au harcèlement sur le lieu de travail, aux CDD à répétition, aux heures supplémentaires non payées ! 

Renforcer l’accessiblité à la culture, c’est-à-dire diversifier les publics, élargir la gratuité, décentrer les projets, adapter les lieux, renforcer les liens entre écoles et culture, soutenir les espaces de création autogérés, réserver tous les espaces publicitaires à la culture, développer l’art en ville.

Valentine Loup