Un pas concret vers la justice climatique en ville: signez l'initiative climat urbain!
L’initiative cantonale Climat urbain lancée à Genève s’attaque aux causes et conséquences du réchauffement climatique en diminuant la surface dédiée au trafic individuel motorisé et en augmentant la végétation en ville. solidaritéS soutient le texte, lancé par actif-trafiC et un large front : à signer et faire signer!
L’initiative agit sur les surfaces : le texte demande de réduire l’espace dédié aux voitures (voies de circulation et stationnement) en transformant 1 % de la voie publique chaque année pendant 10 ans pour le convertir pour moitié en faveur de zones végétalisées, et pour moitié en voies pour la mobilité durable (piétonnisation, aménagements vélo, sites propres tpg). Elle s’appliquera dans les treize communes de plus de 10 000 habitant·e·s du canton.
Agir localement pour le climat…
Cette initiative est une étape décisive pour faire face aux défis du changement climatique au niveau local. En diminuant les émissions de CO₂ liées au trafic motorisé, elle s’attaque aux causes du réchauffement. Mais elle vise aussi à se prémunir de ses conséquences, car l’effet « îlot de chaleur » aura un impact fort à Genève : une étude y prédit des hausses allant jusqu’à + 2,5 °C pour les années 2030, voire + 4,5 °C pour les années 2050. Or, la végétation joue un rôle majeur dans les mécanismes de baisse des températures : en désimperméabilisant les sols et en plantant des arbres, on favorise l’évapotranspiration et la création de surfaces ombragées permettent de réduire l’absorption de chaleur par l’asphalte sombre.
…et la justice sociale !
Les transports sont toujours le principal secteur émetteur de CO₂ en Suisse : cette initiative s’en prend donc à une source majeure. Elle le fait en ville, là où les moteurs individuels sont les plus faciles à remplacer. Elle permettra de survivre aux canicules estivales et favorisera aussi une réappropriation de l’espace public par les habitant·e·s. Rendre les rues à la population pour créer des espaces arborés profite avant tout à celleux qui n’ont pas le privilège d’avoir un jardin ou une résidence secondaire. Alors que 12 à 29 % des enfants scolarisés en primaire à Genève n’ont aucune activité lors des vacances scolaires, il est crucial de favoriser des espaces sécurisés et verts dans les quartiers. Un bon aménagement de l’espace public profite d’abord aux classes populaires.
De plus, en réduisant l’espace dévolu à la voiture et en diminuant le stationnement, l’initiative agit de manière identique pour toutes les catégories sociales, sans faire du porte-monnaie de la population un outil de régulation du trafic motorisé. À l’heure où certain·e·s veulent ressortir des cartons les projets de péage urbain, il est grand temps de soutenir énergiquement les solutions qui permettent d’agir concrètement sans privilégier les plus nanti·e·s !
Thibault Schneeberger