Lumières, catadioptres, partez, feu : la Critical Mass reprend des couleurs !

Critical Mass Genève

Participer à une Critical Mass à Genève est presque devenu ces derniers mois une épreuve olympique : avant d’y aller il faut réviser la loi sur la circulation routière (LCR), slalomer soigneusement entre les barrages policiers, puis finir par rester sans broncher devant les intimidations de l’agent·e·x. Arrivé·e·x·s dans la masse cycliste, il faudra tout au long du parcours être soudé·e·x·s au possible, rester zen face aux vrombissements des énervé·e·x·s, faire attention aux scooters pressés. Et finir par partir en discrétion, histoire d’éviter de se faire amender en sortant de la masse.

La répression de la Critical Mass s’inscrit dans la répression plus globale du droit de manifester à Genève menée par Poggia (Conseiller d’État en charge de la Police) et Jornot (Procureur général), dans le but de tuer tout élan de contestation dans cette capitale des criminels en costard. Preuves en sont les motifs très variables pour lesquels des pluies d’amendes sont tombées lors des dernières : loi sur les manifestations, ordonnance Covid, loi sur la circulation routière (franchissement d’une double ligne, pas de lumières, ou de catadioptres,…) ; chaque édition est l’occasion de découvrir de nouveaux articles de loi.

Mais cette fois-ci, c’était la pluie sans les amendes. Probablement que les directives n’étaient pas fondamentalement différentes, vu le dispositif policier toujours totalement disproportionné. Mais face aux centaines de participant·e·x·s, rameuté·e·x·s grâce à la diffusion large du rdv de rassemblement, une intervention des robocops aurait déclenché des heurts.

Après les retrouvailles chaleureuses à la place des Grottes, le cortège a donc pu s’élancer pour un moment magique de promenade, parsemé de rencontres et discussions avec sa/son voisin·e·x·s éphémère de virage ou de montée. Puis une soirée joyeuse et endiablée au parc des Cropettes, marquant la fin d’une grande et belle édition !

On se voit à la prochaine ? Rendez-vous vendredi 28 mai !

Teo Frei