Pétro-justice

Un nouveau jugement dans un procès climatique vient d’être prononcé.
D’autres le seront dans les prochaines semaines.

Deux manifestantes climatiques avec une banderole "Sauver le climat n'est pas un crime", Bâle, janvier 2021
«Protéger le climat n’est pas un crime.» Piquet de soutien aux accusé·e·s devant le tribunal de Bâle, 5 janvier 2021.
Collective-Climate-Justiice

Au petit matin du 8 juillet 2019 à Bâle et Zurich, une centaine de militant·e·s pour la justice climatique bloquaient les entrées d’agences d’UBS et de Credit Suisse. En début d’année, la justice bâloise a prononcé l’acquittement de cinq d’entre elles·eux, jugement qui a été étendu aux 50 prévenu·e·s.

Le 14 mai 2021 par contre, la justice zurichoise a condamné neuf militant·e·s à des amendes, avec sursis certes, mais les frais de justice à leur charge sont bien plus élevés que les amendes ! 

Rappelons que le but de ces actions était de dénoncer les investissements fossiles de ces géants bancaires : depuis l’accord de Paris, ils ont placé 97 milliards de francs dans des entreprises liées au pétrole, gaz et charbon. Qui sera jugé pénalement pour les pollutions, les dégâts environnementaux, le dérèglement climatique et les drames sociaux (famines, déplacement de populations, etc.) qui découlent de leurs politiques financières ?

La suite en Romandie

« En quoi commettre une infraction est nécessaire pour faire passer un message, dans une société où le débat démocratique est possible ? » se demande le Ministère public dans le procès de quinze militant·e·s d’Extinction Rebellion qui avaient bloqué la circulation début 2020 à Neuchâtel. Il suffit de comparer la profondeur du « débat démocratique » avec la gravité de la situation climatique pour y répondre. Verdict le 11 juin. 

Un autre procès, celui des 32 activistes qui avaient occupé théâtralement un centre commercial à Fribourg pour dénoncer la surconsommation qu’engendre le Black Friday, aura lieu le 25 mai.

Niels Wehrspann