Mixité sociale et stigmatisation des classes populaires

Revendiquer la « mixité sociale » repose sur des préjugés de classe : éviter à tout prix de regrouper des personnes pauvres, souvent chômeuses, migrantes ou à l’aide sociale.

Des manifestants portent une banderole "Contre la pénurie de logements abordables, exproprions et occupons!"
Manifestation pour le droit à la ville, Genève, 2017

Le Conseil municipal de la Ville de Genève a approuvé le 18 mai dernier une modification relative aux immeubles en construction dans le quartier des Eaux-Vives. Ces derniers passent du régime d’Habitations Bon Marché (HBM) à celui d’Habitations Mixtes (HM). L’argument principal pour justifier cette modification est de favoriser la « mixité sociale », un objectif qui pose problème.

Les constructions HBM sont plus sociales

Pour diverses raisons, les constructions HBM sont plus sociales et préférables aux HM. En effet, les HBM reçoivent des subventions pour la construction (soutien à la pierre), permettant des loyers plus bas et pérennes. Inversement, les subventions pour les HM sont directement attribuées au·à la locataire (soutien à la personne) et sont donc réévaluées régulièrement en fonction du revenu et du taux d’occupation. 

Par ailleurs, l’allocation à la personne est considérée comme un revenu, ce qui signifie que le·la locataire doit la déclarer aux impôts. Selon sa situation, ce qui lui aura été apporté pour le paiement du loyer, lui sera retiré par le biais de ses impôts. Enfin, la durée de contrôle des loyers des HBM est d’environ 30 ans, alors que celle des HM est seulement de 10 à 20 ans.

Une mixité sociale à sens unique

La mixité sociale est un argument que l’on entend souvent lorsqu’il s’agit de réclamer qu’un quartier ou groupe d’immeubles n’accueille pas uniquement des personnes pauvres. Si le développement de quartiers « ghettos » ou de banlieues défavorisées sur le modèle français, repoussées aux marges de la ville et privées des infrastructures sociales et culturelles nécessaires, est effectivement inacceptable, cet argument n’en véhicule pas moins un relent de stigmatisation sociale.

Qui s’interroge sur la mixité ou l’absence de mixité sociale des communes les plus riches, comme Cologny ou Vandoeuvres ? De la même manière, personne ne questionne la mixité sociale lorsqu’il s’agit de bâtir des immeubles entiers en PPE (propriété par étages) ou en loyers libres, c’est-à-dire inaccessibles à la majorité de la population.

La nécessaire mixité sociale n’est invoquée que lorsqu’il s’agit de qualifier des zones où se trouve la catégorie des moins fortuné·e·s. Ce regard stigmatisant révèle une vision très négative des classes populaires et des plus démuni·e·s.

La pénurie de logements à loyer très abordables est une réalité à Genève. Nous exigeons une véritable politique du logement égalitaire, qui permette à toutes et tous de se loger dignement sans que les riches ne puissent s’accaparer les espaces privilégiés du territoire !

Groupe logement de solidaritéS Genève

Échapée féministe à vélo le 4 juin pour annoncer ensemble le 14 juin

Prends ton vélo, décore-le aux couleurs de la Grève féministe et rejoins-nous à 17 h au skatepark de Plainpalais.

Pour lancer la Grève féministe du 14 juin version 2021 à Genève, le collectif organise une échappée à vélo qui déambulera dans toute la ville et qui se terminera au parc Geisendorf. Nous aurons de la musique, des couleurs et des flyers. Nous aurons aussi la joie de nous retrouver, la complicité du partage, la fierté de ne rien lâcher et la colère de savoir que les discriminations de genre sont toujours et encore si répandues !

Un arrêt avec prise de parole est prévu à la place du Rhône. Pour celleux qui ne peuvent venir avec nous en vélo, ielles peuvent nous rejoindre au Parc Geisendorf pour un pique-nique partagé.

Le Grand Conseil
soutient la demande de permis humanitaire pour Tahir Tilmo

Le 26 mars 2020, le Grand Conseil a adopté la Résolution R953 adressée à l’Assemblée fédérale visant à proscrire les renvois vers l’Ethiopie et les pays qui bafouent les droits humains. 

Dans la foulée, le 21 mai, une majorité du parlement genevois a pris conscience du danger encouru par M. Tilmo et a voté une autre résolution, la R966 « Un permis humanitaire pour Tahir Tilmo, une réparation de sa mise en danger s’impose ». Elle demande au Conseil d’État d’intervenir auprès des autorités fédérales pour qu’elles octroient un permis humanitaire à M. Tilmo en raison de la situation de danger objectif qu’il vit depuis son renvoi en Éthiopie. Il faudra maintenant veiller à ce que le Conseil d’État donne réellement suite à cette résolution – c’est le moins que l’on puisse attendre d’un exécutif à majorité de gauche.