Reprenons le combat fiscal
Alors que les baisses d’impôts aux plus riches ont fleuri ces dernières décennies et que les coupes dans les budgets publics deviennent la règle, les syndicats et la gauche genevoise prennent le mal à la racine avec l’initiative populaire cantonale « Pour une contribution temporaire de solidarité sur les grandes fortunes ».
La stratégie de la droite consiste, depuis de nombreuses années, à couper dans les ressources publiques pour contraindre à réduire les prestations et favoriser les privatisations. à Genève, depuis 1998, c’est un montant de 1,3 milliard de recettes en moins, obtenu via des baisses d’impôts ou de taxes. Cela a conduit à l’augmentation de la dette à 12,8 milliards à fin 2020. Le déficit budgété pour 2021 s’élève à près de 850 millions.
solidaritéS s’est toujours opposé à cette politique en lançant des initiatives populaires visant à taxer davantage les hauts revenus, les grandes fortunes ou les entreprises, ou en combattant ces offensives par voie référendaire (RIE3, RFFA). C’est pourquoi un large front syndical et politique, auquel solidaritéS participe, a lancé une initiative avec les objectifs suivants :
- les fortunes imposables de 3 millions et plus seront taxées davantage avec une contribution qui passera de 4,5 à 5 pour mille et cela pour une période de 10 ans ;
- l’adaptation du bouclier fiscal pour empêcher que de grandes fortunes échappent à cette imposition supplémentaire, en relevant le rendement admis de la fortune de 1 à 2 % ;
- une hausse des déductions sociales sur la fortune pour épargner les contribuables disposant d’économies relativement modestes.
Une sortie de crise par le haut
Cette initiative prévoit d’augmenter temporairement l’impôt cantonal sur les très grandes fortunes pour financer la nécessaire intervention des collectivités publiques afin de sortir par le haut de la crise sanitaire, sociale, économique et climatique.
Les recettes fiscales supplémentaires provenant de cette initiative sont estimées à 350 millions pour le canton et à 85 millions pour les communes, dont 35 millions pour la Ville de Genève (dont le Conseil administratif, majoritairement à gauche, prévoit un gel des mécanismes salariaux dans le budget 2022 pour faire face aux baisses des rentrées fiscales à la suite des cadeaux fiscaux faits aux entreprises par la RFFA – voir l’article en page suivante).
Faisons largement signer cette initiative qui constituerait un tournant politique significatif en cas d’acceptation.
Bernard Clerc
Afin de se former ensemble aux arguments utiles à la récolte de signatures, une soirée de discussion aura lieu le mercredi 13 octobre dès 18 h 15 au Cercle du Mail, 25 rue du Vieux-Billard.