Notre camp, c’est les peuples en lutte!

L’armée de Vladimir Poutine a finalement lancé le 24 février une attaque massive contre l’Ukraine, avec frappes aériennes et invasion terrestre, faisant en quelques heures des dizaines de morts avec des combats proches de Kiev et de la centrale de Tchernobyl, proche du Belarus. L’objectif déclaré de cette guerre serait selon le dirigeant despotique Poutine serait de réduire « les menaces sur la sécurité de la Russie » en « démilitarisant » et en « dénazifiant » l’Ukraine. Des prétextes, bien sûr mensongers, cherchant en réalité à dépecer et annexer des territoires dont on ignore, à ce jour, jusqu’où ils s’étendront. Cette invasion militaire impérialiste répond à deux objectifs principaux : s’opposer à l’autodétermination de l’ensemble des populations ukrainiennes et à la volonté d’extension de l’OTAN dirigée par les États-Unis.

De leur côté, les États de l’Union Européenne (UE) ne sont pas un arbitre neutre et défendent leurs intérêts politiques et économiques. Tous ces acteurs (la Russie, les États-Unis et l’UE) veulent transformer la région en une zone d’influence exclusive. Ainsi, en 2014, l’UE a proposé à l’Ukraine un partenariat (avec au menu : prêts, privatisations, suppression de droits sociaux…). De son côté, la Russie a proposé d’annuler sa dette et des tarifs avantageux sur le gaz. Mais Bruxelles et Moscou exigeaient un accord exclusif à Kiev, ce qui n’a aucun sens pour l’Ukraine, dont les rapports commerciaux sont également répartis entre UE, Russie et reste du monde. 

Notre opposition farouche à cette guerre et du conflit entre la Russie et l’OTAN menée par les États-Unis ne signifient pas notre indifférence à l’égard des droits et de la liberté des classes populaires ukrainiennes. L’Ukraine a été historiquement un pays opprimé par la Russie, tant sous le tsarisme que sous l’Union soviétique stalinienne. Washington espère exploiter cette histoire tragique à ses propres fins impériales. 

Cette guerre doit prendre fin. Le droit à l’autodétermination de l’ensemble de la population ukrainienne et la protection des droits des minorités nationales du pays doivent être reconnus. Ni la Russie ni l’OTAN mené par les États-Unis ne défendront ces droits. Ces deux camps ne représentent en aucune manière une force de progrès. Leurs interventions ont au contraire renforcé et renforcent les forces de droite et d’extrême droite de tous bords, exacerbant et approfondissant les divisions nationales.  

Le retrait des troupes russes des frontières ukrainiennes et des territoires occupés, et la fin de l’ingérence russe en Ukraine sont indispensables. De l’autre côté, la dissolution de l’OTAN est également une nécessité pour diminuer les tensions géopolitiques internationales.  

Notre soutien va aux forces progressistes et démocratiques qui luttent pour la démocratie, la justice sociale et l’égalité en Ukraine, en construisant une solidarité internationale par en bas contre les menaces d’une invasion russe et de la guerre. De même, il faut apporter notre solidarité aux organisations qui se mobilisent en Russie pour les droits démocratiques et sociaux et contre la guerre. Ils font l’objet d’une très forte répression du régime de Poutine. 

Notre rôle n’est pas de choisir un camp entre différentes forces impérialistes qui s’affrontent pour des gains politiques et/ou exploiter davantage de ressources ou des peuples étrangers. La lutte et le soutien des forces progressistes doit toujours se situer en faveur des intérêts des classes populaires en lutte pour leur libération et émancipation contre toutes les formes d’impérialismes et qui, par leurs luttes, remettent en cause ce système impérialiste global. Choisir un impérialisme sur un autre, c’est garantir la stabilité du système capitaliste et l’exploitation des peuples.  Face aux surenchères militaires qui accompagnent aujourd’hui les rapports de forces entre grandes puissances et qui sont lourdes de dangers, affirmons la solidarité internationaliste des classes populaires du monde entier contre toutes les formes d’impérialismes, d’exploitations et d’oppressions.

Joe Daher