Pour plus de cinéma et plus d’emplois 

En octobre 2021, le Parlement a adopté la modification de la Loi fédérale sur le cinéma, proposée par le Conseil fédéral. Celle-ci sera soumise à votation le 15 mai prochain et nécessite notre soutien !

Gymnaste dans le film Olga
Le film Olga (Suisse, 2021) raconte le parcours d’une jeune gymnaste ukrainienne réfugiée en Suisse.
Point Prod / Cinema Defacto

Ce qu’on appelle la Lex Netflix  oblige notamment les plateformes de streaming étrangères (Netflix, Disney+, Apple TV etc.) à investir 4 % de leur chiffre d’affaires réalisé en Suisse dans la production de films et de séries suisses. Les chaînes de télévision suisses y sont, par ailleurs, déjà soumises. Cette obligation d’investir existe déjà dans une grande partie des pays voisins, à des taux souvent plus élevés (France 26 %, Italie 20 %). 

Sans surprise, un comité référendaire s’est rapidement constitué, rassemblant l’UDC, la jeunesse des partis bourgeois ainsi qu’une partie du PLR. Outre l’opposition classique à l’intervention de l’État  dans le secteur privé, le comité agite le spectre d’une augmentation du prix des abonnements aux dites plateformes et s’inquiète d’une augmentation de « productions de niche qui n’intéresseraient personne ». De plus les cinéastes seraient déjà assez subventionnés par les pouvoirs publics, et selon eux à hauteur de 150 millions de francs par an.

Un soutien important pour les productions suisses

« Faux ! » répète inlassablement le comité de soutien à la Loi sur le cinéma (composé des partis de gauche, des syndicats et associations professionnelles). 

Premièrement, la production cinématographique est actuellement subventionnée, mais à hauteur d’environ 100 millions seulement (à titre d’exemple, en Suisse la production d’une saison d’une série coûte environ 5 millions). Deuxièmement, l’obligation d’investir n’induit pas une augmentation du prix des abonnements aux plateformes : la Suisse paye déjà l’abonnement Netflix le plus cher en comparaison des autres pays soumis à cette obligation. Enfin et surtout, cette modification de la Loi sur le cinéma permettra d’une part un renforcement de la création audiovisuelle suisse et des emplois qui en dépendent (réalisatrices·teurs, actrices·teurs, technicien·ne·s, etc.) et d’une autre part une multiplication de tournages en Suisse, qui bénéficiera aux entreprises locales (hôtellerie, restauration, etc.).

En mai prochain, Voter oui à la Loi sur le cinéma, c’est voter oui à davantage de magnifiques créations suisses comme Die göttliche Ordnung (L’Ordre divin) de Petra Volpe (2017), No Apologies de Aladin Dampha, Ebuka Anokwa et Lionel Rupp (2019), ou le récent Olga d’Elie Grappe (2021)

Olive Lapunnet   Praline Sandrong