Transphobie

l’AMQG persiste et signe

Illustration contre la transphobie
L’une des affiches de la campagne de la Ville de Genève qui a provoqué l’ire de l’AMQG
Lari Medawar

C’est un refrain habituel dans d’autres pays qui s’installe confortablement dans le paysage médiatique suisse. La transidentité serait un phénomène de pression sociale qui encouragerait des « jeunes filles » à se mutiler avec différents traitements thérapeutiques. 

Dans une opinion publiée par le journal Le Temps le 12 mai dernier, l’Association pour une Approche Mesurée des Questionnements de Genre chez les Jeunes (AMQG), qui n’en est pas à son premier coup d’essai, attaque frontalement la campagne de la ville de Genève à l’occasion de la journée mondiale contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie. Dans cet tribune, on apprend que ce seraient des « milliers de jeunes filles » qui « portent les stigmates de l’ablation de leur poitrine ; des cicatrices honteusement glorifiées dans ces affiches [de la ville de Genève]. » 

Apparemment le parcours de transition des jeunes hommes trans et des autres personnes transmasculines est devenu tellement simple qu’il suffirait d’être « conduit à penser » pour tout à coup bénéficier d’une mastectomie. Or, ce parcours de transition médicale des jeunes personnes trans* reste un parcours du combattant·e·x et n’est clairement pas une mince affaire. Il faut au contraire se battre pour adopter des postures plus affirmatives dans les espaces médicaux. 

L’AMQG se permet ainsi d’adopter une posture experte alors même que ses arguments sont à peu près autant convaincants scientifiquement que des discours anti-vaccins. À la place de donner une plateforme à des pensées réactionnaires, Le Temps pourrait peut-être revoir sa ligne éditoriale. 

Seb Zürcher