Plateforme 10

Petits fours pour les un·e·s, précarité et baisse de salaires pour les autres?

Ceci est le titre du communiqué de presse publié par le Syndicat des services publics (SSP) de la région Vaud le 13 juin dernier au sujet des salaires des employé·e·s du nouvel écrin muséal vaudois.

Une performeuse se laisse tomber
Certain·e·s employé·e·s ont chuté dans la grille salariale. Performance lors du week-end d’inauguration des nouveaux musées de Plateforme 10.
Emmanuel Denis

Durant cette semaine, le nouvel écrin de la politique culturelle du Canton de Vaud était inauguré à Lausanne. Le deuxième bâtiment du site étant désormais ouvert, trois musées cantonaux – Beaux-Arts, photographie et design et arts appliqués – se trouvent à présent réunis dans un même lieu. 

Ce projet ambitieux, qui offre une vitrine culturelle de marque à la Ville et au Canton, a cependant un autre visage. En amont de l’inauguration complète du site, les agent·e·s de surveillance et d’accueil de Plateforme 10 ont été déclassé·e·s par l’État de Vaud, voyant leur salaire baisser lors du renouvellement de leur contrat.

Face à cette décision inacceptable, qui précarise encore plus des employé·e·s déjà parmi les moins bien rémunéré·e·s, 107 collaboratrices et collaborateurs de Plateforme 10 ont adressé une lettre aux Conseillères d’État Nuria Gorrite et Cesla Amarelle ainsi qu’au Service du Personnel de l’État de Vaud. Sans succès, puisque la décision a été confirmée. Une deuxième demande d’annulation du déclassement et de régularisation a été envoyée à Nuria Gorrite, Présidente du Conseil d’État. Elle est restée sans réponse jusqu’à présent.

Ce n’est pas la seule évolution scandaleuse : dans le but d’homogénéiser les pratiques entre les trois musées, il est prévu que les mandataires techniques engagé·e·s par le Musée cantonal des Beaux-Arts voient leur salaire horaire baisser de façon importante. Si ces métiers sont souvent peu visibles et valorisés, rien ne serait possible dans les musées sans le précieux savoir-faire des personnes assurant le montage des expositions, leur fonctionnement, l’accueil du public et tant d’autres tâches. 

Comment justifier la présentation d’œuvres valant parfois jusqu’à des millions de francs tout en dévalorisant les conditions de travail des personnes se chargeant de leur manipulation et de leur surveillance ?

Grâce à la mobilisation du personnel de Plateforme 10, soutenu par le SSP, une pétition s’opposant à ces mesures a été lancée à l’occasion de la journée officielle d’inauguration en présence des autorités. De façon plus générale, il s’agit de s’opposer à la multiplication des statuts précaires (CDD, auxiliaires, etc.) au sein de la Fondation. Ces évolutions sont inquiétantes, d’autant qu’elles se produisent dans une structure publique.

Il faut cesser de prétendre à une culture de qualité sans rémunérer de façon correcte les acteurs et actrices qui la rendent possible. Nous vous invitons chaleureusement à signer la pétition du SSP.

Valentine Petitfour

→ vaud.ssp-vpod.ch