Un emprunt qui aura coûté cher à La Chaux-de-Fonds
Il aura fallu 16 ans pour sortir la ville de La Chaux-de-Fonds du guêpier où l’avait mis son responsable des finances, Laurent Kurth. En 2007, celui-ci avait conclu deux emprunts auprès de la banque allemande Depfa (tombée en faillite en 2014).
Un premier emprunt (20 millions de francs) était grevé durant 7 ans d’un intérêt fixe de 2,63 %. Mais durant les 8 ans à venir (jusqu’en 2022), ce taux fut ensuite indexé à l’évolution du change entre le franc suisse et l’euro. En 2007, l’euro s’échangeait à 1,67 fr. Mais le change ayant passé dès 2014 au-dessous de 1,43 fr., le taux d’intérêt passa alors à 20,5 %, soit 4 millions de francs ! Facture globale de cet emprunt : 32,6 millions sur 15 ans.
Le second emprunt, échu en 2029, était grevé jusqu’en 2020 d’un intérêt de 1 %. Craignant une nouvelle mésaventure, le Conseil communal négocia alors avec l’Institut bancaire allemand FMS, détenteur actuel de la créance. La facture s’élève à 4,6 millions de francs pour les intérêts, plus une indemnité de sortie de 3,8 millions de francs.
Jusqu’en 2013, cette situation fut connue du seul Conseil communal, que Laurent Kurth avait quitté pour entrer au Conseil d’État. Il a fallu attendre 2016 pour le dépôt d’un rapport au Conseil général.
Il y a, dans le monde politique chaux-de-fonnier, une tendance fâcheuse à tourner la page. Certes, Laurent Kurth reconnaît : « Ces emprunts ont marqué mes relations avec la population de La Chaux-de-Fonds. » (Arcinfo, 25.5.2022) Ses résultats aux élections cantonales le confirment. Ce n’est pas le seul dossier que le premier ministre des finances a géré de manière calamiteuse.
Hans-Peter Renk