paniers de légumes pour touxtes!
Le contenu du panier de courses est l’un des premiers indicateurs de l’inflation. Toujours plus de ménages renoncent à des produits biologiques régionaux, souvent trop onéreux, au profit de marques bas de gamme. Au Conseil Général de Neuchâtel, solidaritéS a déposé une motion à ce sujet.
Les produits bon marché sont généralement issus de l’agro-industrie, peu soucieuse de l’environnement, du bien-être animal et des conditions de travail. Pourtant, manger des aliments de bonne qualité ne devrait pas être un luxe. En plus de faire face à la concurrence des produits importés, les paysan·nes suisses subissent déjà fortement le dérèglement climatique. Selon les données récentes d’Agroscope publiées fin 2024, les revenus agricoles par exploitation ont connu une baisse annuelle moyenne de 2,4% en 2023. Quant à la grande distribution, qui possède les trois quarts du marché de produits biologiques, elle continue d’être épinglée pour ses marges indécentes.
L’agriculture contractuelle de proximité (ACP), appelée généralement «les paniers de légumes», permettent d’éviter ces intermédiaires entre les producteur·ices et les consommateur·ices. Les exploitations à taille humaine, écologiques, sociales et solidaires renforcent la souveraineté alimentaire.
Au début de la période Covid, les abonnements aux paniers de légumes ont rencontré un véritable succès. Avec l’inflation et les crises actuelles, cet engouement est malheureusement retombé. L’ACP subit la même pression que l’agriculture en général et la petite taille des exploitations accentue davantage leurs difficultés financières. Baisser les prix n’est pas envisageable, car les tarifs pratiqués permettent juste d’assurer un salaire minimum aux employé·es.
Pour soutenir à la fois les ménages à bas revenus et des alternatives de production et de distribution de produits agricoles régionaux, il est indispensable que les politiques publiques interviennent. C’est dans ce but qu’Uniterre a interpellé les élu·es communaux·ales pour proposer la subvention des paniers de légumes auprès des personnes possédant la Carte Culture Caritas. Cette initiative a déjà été mise en place à Prilly.
à Neuchâtel, le Conseil général se prononcera en mars pour soutenir ou non cette initiative. En cas d’acceptation, le Conseil communal devra étudier comment subventionner les abonnements aux paniers de légumes pour les rendre accessibles aux ménages en situation de précarité.
à travers cette initiative, la Commune a la possibilité de lutter contre les inégalités et la pauvreté, préserver l’environnement et soutenir l’économie locale.
Mila Meury-Touré
