Entente et UDC contre les «fin de droit»
Entente et UDC contre les «fin de droit»
En mars 2003, lEntente et
lUDC déposaient devant le
Grand-Conseil genevois un
projet de loi visant à modifier la loi
sur les mesures cantonales en
faveur des chômeurs-euses en fin
de droit. Sous prétexte de rendre
ces mesures plus performantes en
matière de réinsertion professionnelle,
les auteurs du projet de loi
proposaient ni plus ni moins que de
faire cesser lautomaticité du renouvellement
du droit aux indemnités
fédérales. La gauche, dont lADG et
solidaritéS, a dénoncé clairement
cette attaque en règle contre les
chômeurs en fin de droit. Cest
donc, sans grandes illusions quen
Commission de léconomie, nous
avons a tenté de faire revenir
lEntente sur cette question.
Aujourdhui, le projet de loi qui
sera discuté au Parlement en
deuxième débat courant octobre
2004, reste inacceptable. A larticle
43, il passe effectivement la durée
des emploi temporaires cantonaux
(ETC) à 6 mois non renouvelables,
au lieu de 12, ce qui ne permet plus
le recours à une deuxième indemnisation
fédérale. Dans ce cadre,
de nombreux chômeurs-euses se
verront dans lobligation, soit de
faire appel à lassistance publique,
soit de vivre sur le salaire de leur
conjoint-e, soit encore daccepter
un travail précaire, mal rémunéré
ou au noir. Il sagit donc là de précariser
encore plus les chômeurseuses
en fin de droit et leur famille.
Mais, il sagit également de fragiliser
un marché de lemploi déjà
sinistré.
Dans un contexte daccroissement
du taux de chômage à Genève, de
lapplication des accords de libre
circulation des travailleurs, dune
augmentation impressionnante du
nombre de frontaliers, de tertiarisation
de la main-doeuvre, solidaritéS
est convaincu que lEtat doit jouer
un rôle actif dans léconomie et sur
le marché de lemploi par la promotion:
dun salaire minimal, de
conventions de travail dans tous les
secteurs, du respect des ces dernières
par les employeurs, dune
sécurité sociale digne de ce nom et
dun système daides sociales efficace
et respectueux de ses bénéficiaires.
Cest pourquoi, solidaritéS,
au nom de lADG, proposera en plénière
du Grand-Conseil une série
damendements motivés pour tenter
de faire reculer une partie de
lEntente bourgeoise, notamment
les Démocrates chrétiens. En effet,
lors du travail en commission de
lEconomie, le Conseiller dEtat
PDC Lamprecht avait proposé des
amendements qui introduisaient la
notion de programmes dencadrement
et de formation. Il na néanmoins
pas eu le courage de maintenir
ces derniers à 12 mois.
En les passant à 10 mois, il a défendu
la nécessité de ne plus faire
apparaître dans la loi une automaticité
du renouvellement du droit.
Pour répondre à cet argument,
nous avons proposé lamendement
suivant à larticle 43: «les chômeurs
peuvent bénéficier dun emploi temporaire
pour une durée de 6 mois
renouvelable de 6 mois après évaluation
de ladéquation de lemploi
temporaire au programme dencadrement
et de formation.» En cas de
non-adéquation, un nouvel emploi
temporaire de 6 mois est proposé
correspondant au programme dencadrement
et de formation. Cet
amendement na pas trouvé grâce
aux yeux de lEntente et de lUDC, ce
qui na rien détonnant en somme.
Plus problématique est le vote des
commissaires démocrates-chrétiens.
En votant contre notre amendement,
en acceptant lamendement
des libéraux qui ont fait passer
en dernières minutes les 10 mois
proposés par le Département à 6
mois, les Démocrates-chrétiens ont
démontré leur inféodation à leurs
collègues de lEntente.
En désavouant leur Conseiller
dEtat, en refusant notre amendement,
les Démocrates chrétiens
portent une énorme responsabilité
dans la tournure quont pris les travaux
en commission de lEconomie.
solidaritéS népargnera aucun effort
en plénière du Grand-Conseil, pour
pousser une nouvelle fois ces derniers
à changer davis, ce qui est
peu probable dans le contexte
actuel du débat budgétaire, où les
chômeurs-euses sont les premiers
à être sacrifiés par le Conseil dEtat.
Cest pourquoi, il faut se préparer
dores et déjà au lancement dun
référendum en collaboration avec la
Communauté genevoise daction
syndicale (CGAS).
Nicole LAVANCHY