Noël 2005: Pas de cadeaux pour le sexisme! En rose ou vert-de-gris, j’apprends mon rôle

Noël 2005: Pas de cadeaux pour le sexisme! En rose ou vert-de-gris, j’apprends mon rôle

Dans les catalogues et les magasins, au pied du sapin de Noël, les jouets sont sexués. Pour les petites filles, le rose, les poupées, les dînettes, les fers à repasser, les mini-aspirateurs, les trousses de maquillage, afin de les préparer à la maternité, au travail domestique et à la séduction… Pour les petits garçons, les couleurs sombres, les soldats, les armes, les monstres, les voitures de courses…

Comment s’étonner que les petites filles qui ont joué à la dînette exécutent plus tard 80% des tâches ménagères? Et que les petits garçons qui ont tous joué à la guerre deviennent une fois adultes, plus violents que les femmes? Dans les livres pour enfants, on retrouve les mêmes rôles figés «papa lit et maman coud» loin de la réalité actuelle. Et pourquoi toujours présenter le couple hétérosexuel classique comme si c’était la seule possibilité d’avenir épanouissant?

Pour combattre le sexisme et sensibiliser les parents, le Collectif féministe de 14 juin de Genève s’associe avec Mix-Cité, le mouvement français mixte pour l’égalité des sexes, qui mène campagne à Paris, Toulouse, Rennes, Orléans pour la troisième année consécutive, en distribuant son contre-catalogue «Pas de cadeaux pour le sexisme», ainsi qu’avec le Bureau de l’égalité entre la femme et l’homme du canton de Berne, en distribuant sa brochure «Barbies, rollers et héros virtuels, conseils pour offrir des cadeaux aux enfants».

Ce tract, ainsi que le contre-catalogue de Mix-Cité et le prospectus du canton de Berne, a été distribué par quelques membres du Collectif 14 juin dans le magasin de jouets Franz Carl Weber, en plein centre de Genève. Certes, cette après-midi de frénésie d’achats et de fête dans la vieille ville (l’Escalade) ne semblait pas des plus propices à une action dans la rue. Mais dans le magasin, les gens, pris dans les immenses files d’attente ou hésitant devant les rayons, ont volontiers discuté sur le sexisme des jouets. Même le personnel de vente était ouvert au dialogue.

Les six militantes s’indignaient à haute voix du sexisme des jouets et prenaient les chalands à partie. A leur bonne surprise, une majorité d’acheteurs et d’acheteuses, ainsi que de vendeurs et vendeuses comprenaient leur indignation, même si «il faut respecter le choix des enfants», et la direction du magasin s’est déjà interdit de vendre des armes miniatures.

L’action a duré une heure, intéressante et chaleureuse, elle est à renouveler à plus grande échelle, ont décidé les militantes. Mais pourquoi pas à une période plus calme que Noël?

Maryelle BUDRY

Pour plus d’informations: http://www2.unil.ch/liege/Egalens/ et www.lab-elle.org