Film «Aimée S.»: tournée espagnole

Film «Aimée S.»: tournée espagnole

L’écho de l’histoire d’Aimée a été tardif en Suisse, mais fort à l’étranger. Sur Internet, on trouve 4500 références à Aimée Stitelmann: de l’Arizona au Japon, en passant par la Russie. Mon film Aimée S. emprisonnée en 1945 a été sélectionné dans une dizaine de Festivals de cinéma internationaux. En Espagne, le festival Derechos humanos l’a fait circuler à Madrid, Barcelone, Bilbao…

En octobre, lors d’une rencontre avec le public madrilène, j’ai vu l’étonnement concernant l’histoire de la Suisse dans la IIe Guerre mondiale. Le mythe d’une Suisse démocratique, neutre, humanitaire… rendait l’histoire d’Aimée «increible»! Grand fut l’étonnement de mon auditoire en apprenant que la Suisse était le seul pays à considérer comme délinquants les Brigadistes de la guerre d’Espagne.

Histoire commune

Espagne et Suisse partagent une histoire mystfiée: après 1945, milieux d’affaires, maîtres du gouvernement et de l’armée y sont restés en place, à quelques exceptions pour la Suisse, et se sont arrangés pour entrer dans les livres d’histoire de belle manière.

Une histoire commune nous lie à l’Espagne. Depuis celle des Brigadistes suisses, à celle de la lutte d’après-guerre contre le régime de Franco. Là encore on retrouve Aimée et son mari Henri, s’engageant au côté de la résistance…

Récemment la presse indiquait que le gouvernement espagnol réunissait une commission pour réviser les procès politiques franquistes! Une idée à reprendre ici. Il y aurait du boulot: révision des jugements militaires et civils des Tribunaux du temps où le Conseil fédéral avait les pleins pouvoirs et une presse censurée… insuffisamment aux yeux du général Guisan, admirateur de Mussolini (docteur honoris causa de l’Uni de Lausanne, comme lui). Révision des centaines de procès des Brigadistes, de celles et de ceux qui luttèrent contre les nazis avec la France libre, de ceux qui – restés en Suisse – furent condamnés pour avoir critiqué de vrais nazis vêtus de l’uniforme de l’armée helvétique. Le passé ne meurt pas, l’histoire continue, avec le combat d’Aimée!

Daniel KÜNZI