2001-2005: les combats de solidaritéS

2001-2005: les combats de solidaritéS

Le 24 avril dernier, en votant 6 X NON aux mesures antisociales et aux impôts injustes décidés par le Conseil d’Etat, mais aussi en acceptant le droit de vote des étranger-e-s au niveau communal, les électeurs-trices genevois ont donné raison à celles/ceux qui n’ont cessé d’appeler à la résistance contre la majorité réactionnaire au pouvoir. En battant la droite, le 9 octobre prochain, ils/elles ont l’occasion d’aller plus loin, de prendre les choses en main et de favoriser un véritable changement de politique. solidaritéS s’engage à tout mettre en œuvre pour assurer cette victoire et transformer cet essai dans la durée par la mobilisation sociale.

Au cours de la dernière législature cantonale, solidaritéS a contesté pied à pied la politique antisociale et antidémocratique de la droite majoritaire, au Parlement et au Conseil d’Etat. A Genève, solidaritéS est membre de l’Alliance de Gauche (ADG). Sur les 13 député-e-s de l’ADG qui siègent au Grand Conseil, 6 appartiennent à solidaritéS, 3 au Parti du Travail, et 4 sont membres du groupe des indépendant-e-s. A moins de cinq mois des élections cantonales, il vaut la peine de rappeler les principales combats politiques auxquels solidaritéS a pris part durant cette période.

Conditions de travail
et prévoyance sociale

Face au dumping salarial et des conditions de travail qui accompagne la globalisation néolibérale, nous avons défendu l’introduction de véritables «mesures d’accompagnement»: salaires minimaux conventionnels et renforcement de la protection légale contre les licenciements. Nous avons aussi pris une part décisive aux luttes parlementaires qui ont conduit au référendums cantonaux de ce printemps contre la réduction des droits des chômeurs-euses (occupations temporaires) et la diminution des aides aux handicapé-e-s. Nous nous sommes aussi opposé-e-s à la baisse des barèmes de l’aide sociale.

Égalité entre hommes et femmes

Nous nous sommes battu-e-s pour l’introduction d’une assurance maternité cantonale et revendiquons aujourd’hui son extension, avec ouverture vers un congé parental, au-delà du minimum fédéral acquis récemment. Nous avons toujours combattu la prolongation des horaires d’ouverture des magasins; de même, nous avons œuvré pour donner force obligatoire à la convention collective de travail de l’économie domestique, deux domaines d’activités dans lesquelles les femmes sont nombreuses. Nous nous sommes enfin prononcé-e-s pour la défense et le renforcement du Service pour la promotion de l’égalité.

Droit au logement

Plusieurs référendums ont été lancés et gagnés, avec la participation active de solidaritéS: contre le retour des congés ventes et le calcul des loyers au mètre carré; contre la construction d’un hôtel de luxe au détriment des occupant-e-s de l’hôtel Carlton. Aujourd’hui, nous soutenons l’initiative Rhino, qui vise à reconnaître l’utilité publique d’une expérience de logement associatif et d’animation culturelle dans le quartier de l’hôpital, qui résiste à la spéculation immobilière depuis 16 ans. Cette initiative devrait ouvrir la voie à l’expropriation des parcelles concernées.

Refus des privatisations

Nous avons combattu le projet de loi de la droite visant à privatiser l’aéroport, toujours enlisé en commission de l’économie. Nous avons contribué au lancement et à l’aboutissement d’un référendum contre la sous-traitance étendue des lignes des TPG, ainsi que d’une initiative pour le monopole public de l’eau et de l’énergie. Nous nous sommes battus au Grand Conseil et au Conseil Municipal pour déclarer Genève zone hors AGCS (accords de l’OMC pour la privatisation des services).

Défense des services publics

Nous avons défendu bec et ongles le maintien des prestations du service public, en particulier dans les domaines de l’enseignement et de la santé. Nous nous sommes opposés frontalement aux budgets d’austérité 2004 et 2005. Nous avons dénoncé la dégradation des conditions de travail des salarié-e-s de l’Etat, soutenu leurs mouvements revendicatifs, et refusé le projet de loi de l’Entente et de l’UDC en faveur de la suppression de leur statut. Ce projet a été mis en veilleuse jusqu’aux élections de cet automne: il serait immédiatement adopté si une nouvelle majorité de droite sortait des urnes, le 9 octobre prochain!

Pour la justice fiscale

Nous avons dénoncé dès le début la baisse linéaire d’impôts de 12%, proposée par les libéraux et adoptée par le peuple en 2000. Pour l’essentiel, elle a profité au 5% des contribuables les plus aisés. En contrepartie, elle a plombé les finances publiques, accroissant le poids de la dette et justifiant des tentatives de réintroduction de la progression à froid, ainsi que des coupes dans les budgets sociaux les plus indispensables. C’est pourquoi, nous avons proposé la suppression progressive de cette baisse d’impôts pour les hauts revenus et la levée d’une taxe supplémentaire sur les très grandes fortunes. Ces propositions ont reçu l’appui des Socialistes et des Verts; elles font aujourd’hui l’objet de deux initiatives populaires.

Protection de l’environnement

Nous avons défendu toutes les mesures favorables à la réduction du trafic automobile, principal responsable de la dégradation de l’environnement urbain (pollution, bruit, accidents). Pour cette raison, nous nous opposons à tout nouveau projet de traversée de la rade et soutenons l’initiative pour la gratuité des transports publics. Nous nous sommes aussi opposés à l’intensification des activités aéroportuaires et avons soutenu les opposant-e-s à l’abattage des arbres dans la zone frontalière qui prolonge la piste de Cointrin. Enfin, nous avons défendu une politique systématique d’économie d’énergie, incompatible avec la libéralisation/privatisation de sa distribution.

En défense des libertés

Nous n’avons cessé de dénoncer la xénophobie et le racisme, qui se développent sur le terrain de l’injustice sociale croissante. Nous avons soutenu les initiatives «J’y vis, j’y vote!» (droits politiques communaux) et refusé d’appuyer le référendum fédéral contre l’extension de la libre circulation. Dans le même sens, nous appelons à dire NON à la ratification des accords de Schengen-Dublin, qui prévoient un accroissement des contrôles policiers. Nous avons aussi dénoncé l’absence surprenante de la police pendant la casse, à la veille de la manifestation anti-G8 de juins 2003. Enfin, nous avons combattu les mesures liberticides concoctées par la droite, immédiatement après, qui visent à restreindre le droit de manifester à Genève.

Jean BATOU