Bureau de l'égalité mis en cause: prise de position de solidaritéS
Bureau de l’égalité mis en cause: prise de position de solidaritéS
Les médias se sont largement fait l’écho, ces derniers temps, du conflit au sein du Service pour la promotion de l’égalité entre femmes et homme (SPPE) de Genève. Parmi nos membres, des femmes engagées dans des associations féminines ont participé à une conférence de presse visant à défendre le SPPE et sa directrice. D’autres, militant-e-s syndicalistes notamment, défendent des membres du personnel du SPPE contre leur hiérarchie. Lors d’un débat au sein d’une coordination élargie de solidaritéS, des points de vue différents se sont exprimés sur cette affaire, ce qui rend nécessaire la poursuite et l’approfondissement du débat. En dépit des différences d’appréciation de la situation, un consensus a cependant pu se dégager autour des points suivants*, que nous considérons comme essentiels:
- La nécessité pour solidaritéS, au côté des associations féminines, de défendre l’existence du SPPE contre les attaques dont il est l’objet de la part de la droite qui voudrait sa disparition. La lutte des femmes pour la défense de leurs droits passe, en premier lieu, par leur organisation propre dans des associations autonomes, mais a également besoin d’un relais institutionnel tel que le SPPE. En effet, la réalité montre que les femmes n’ont à ce jour pas acquis l’égalité avec les hommes sur le plan de la formation, du droit au travail, du niveau de salaire, de l’accès à des postes à responsabilité, etc. Elles continuent par ailleurs à faire l’objet de diverses formes de violence, tant dans la famille qu’au travail ou dans la société. De surcroît, dans la conjoncture actuelle, les femmes sont les premières à supporter les conséquences de la remise en cause des acquis sociaux, et en particulier des restrictions budgétaires dans les domaines de la prise en charge de la petite enfance, de l’éducation, de la santé, des soins aux personnes âgées ou malades, et des prestations sociales en général. L’existence du SSPE reste donc plus que jamais indispensable, et il doit à ce titre non seulement être défendu contre toute velléité de l’affaiblir voire de le supprimer, mais renforcé dans ses moyens comme dans son action.
- Comme tout service de l’Etat, le SPPE se doit de garantir à ses employé-e-s des conditions de travail dignes et respectueuses de leur personnalité. Or, les sept départs (par démission et/ou licenciement) depuis un an et demi sont le signe, pour le moins, d’un dysfonctionnement sérieux au sein du service. Des membres du personnel ont souffert et, pour certain-e-s, souffrent encore de cette situation. Nous estimons que dans tout conflit de travail de ce genre, la hiérarchie porte une part de responsabilité prépondérante. La directrice du SPPE n’est évidemment pas seule en cause: la cheffe du Département porte une responsabilité importante, pour avoir laissé la situation se dégrader dans ce service sans prendre aucune mesure pour y remédier, ayant même refusé la supervision qui était demandée par Fabienne Bugnon.
- Nous refusons l’attitude de celles et ceux qui tentent de monter en épingle, pour des raisons politiques plus ou moins avouées, le cas du SPPE, mais continuerons à nous engager aux côtés de celles et ceux qui exigent de l’Etat une mise en uvre claire des principes de protection de la personnalité des salarié-e-s dans tous les services de l’administration. Bien d’autres services de l’Etat connaissent malheureusement des problèmes de mauvaise gestion du personnel, voire de harcèlement ou de mobbing. Certain-e-s de nos membres sont engagés, depuis des années dans la défense des droits des salarié-e-s victimes d’atteintes à leur personnalité, et doivent faire le constat navrant de l’absence de volonté politique de l’Etat en tant qu’employeur de faire respecter un climat de travail exempt de pressions et de harcèlement.
* Cette résolution a été rédigée par un groupe de travail représentatif des différents points de vue en présence, suite à la coordination élargie du 11 avril, et adoptée par la coordination de solidaritéS le 25 avril.