Lutte des classes à l'école?

Lutte des classes à l’école?

Après le dépôt, en septembre 2003, de l’initiative de l’ARLE (Association refaire l’école) – «Oui au maintien des notes à l’école primaire» – munie de 28000 signatures, on se souvient que le Conseil d’Etat avait élaboré un contre-projet de compromis. Celui-ci a cependant été balayé par l’Entente et l’UDC au Grand Conseil, qui ont imposé un «contre»-projet qui durcit encore, sur certains points, le texte de l’initiative. En 2006, l’électeur-trice devra donc choisir entre le pire et le pire du pire… Une situation difficile pour les partisan-e-s d’une école citoyenne et démocratique. Nous appellerons bien entendu à voter deux fois NON.

Entre-temps, dans le courant de cet été, une dissidence de l’ARLE, le REEL (Réseau école et laïcité), qui affirme refuser la manipulation du débat sur l’école par la droite, a lancé une seconde initiative «Pour un Cycle qui oriente», déposée le 15 novembre dernier avec 12500 signatures. Ce texte propose d’en finir avec les actuels regroupements A et B, en vigueur dans l’enseignement secondaire obligatoire, pour établir six sections, dont trois sections prégymnasiales. En 7e année, les élèves seraient distribués dans quatre niveaux en fonction de leurs résultats de fin de 6e primaire, avant d’être ventilés dans l’une des six sections en 8e. Enfin, les enfants arrivant au Cycle avec de lourdes lacunes pourraient «bénéficier» d’une année de transition et accomplir leur cursus au Cycle en quatre ans. En substance: une sélection précoce à la fin du primaire et une batterie de sections largement étanches…

Après l’initiative de l’ARLE, le «contre»-projet de la droite et l’initiative du REEL, il y aura des votations en 2006/2007, où l’on nous proposera de choisir entre la peste et le choléra. Raison pour laquelle la Coordination enseignement (associations d’enseignant-e-s, syndicats et partis de gauche) a décidé de mettre en discussion une initiative non formulée autour de trois principes: le droit à la formation, la lutte contre l’échec scolaire et le développement de mesures concrètes pour lutter contre l’inégalité des chances.

Par rapport à cette proposition, la Coordination de solidaritéS a décidé de défendre les orientations suivantes:

  • Insister tout d’abord sur la nécessité de mener une bataille de longue haleine pour une école au service de la société (cf. notre programme électoral 2005), objectif qui va bien au-delà du lancement d’une initiative.
  • Défendre le principe d’une initiative formulée capable de décliner clairement les principes défendus par la Coordination enseignement, pour le primaire, le Cycle d’Orientation et le post-obligatoire.
  • Se donner les moyens de rassembler le front progressiste le plus large – syndical, associatif et politique – en se donnant le temps nécessaire pour débattre sérieusement d’un projet commun.

Affaire à suivre… (jb)