Observatoire des pratiques policières

Observatoire des pratiques policières

Interpellé par la violence policière, un collectif citoyen-nes s’est créé à la fin 2005. Depuis janvier, une permanence, entièrement consacrée à l’accueil de ses victimes, est ouverte. Cette permanence est assurée par des bénévoles qui ont suivi une formation assurée par des professionnels. Chaque semaine, ils accueillent et écoutent les victimes, les orientent vers les structures adéquates et les conseillent dans les démarches à entreprendre. Ce service est gratuit et confidentiel.

L’Observatoire des Pratiques Policières (OPP) est né d’un constat: les cas de violences ou autres pratiques policières inacceptables sont trop nombreux. Les migrant-e-s, les toxicomanes, les jeunes semblent être devenus les cibles privilégiées d’un certain nombre de policiers. Lors d’événements, tels la manifestation anti-OMC du 29 mars 2003 ou le sommet du G8 (31 mai-3 juin 2003), les forces de l’ordre se sont livrées à de véritables opérations de provocation, caractérisées par leur brutalité.

Une situation inquiétante

Plus grave encore que les violences en soi, c’est la quasi impunité dont bénéficient les policiers. Le rapport annuel 2004 de la police indiquait sans pudeur que sur 52 plaintes déposées cette année-là, une seule avait abouti à une condamnation. En 2003, 82 plaintes avaient été déposées, et aucune condamnation n’avait été prononcée.
Pire, une véritable politique d’intimidation de la part du Parquet paraît se mettre en place contre les plaignants, qui, une fois leur plainte classée se voient souvent poursuivis pour calomnie par les gendarmes qu’ils ont osé dénoncer.

Nos revendications institutionnelles

L’OPP est une association qui a aussi pour but de dénoncer la passivité des autorités face à ce problème. Certaines mesures essentielles doivent être prises pour juguler les violences policières:

  • Le port visible par les gendarmes de numéros de matricules aisément identifiables, en particulier lors des manifestations;
  • L’instruction des plaintes contre la police par un organe indépendant;
  • L’amélioration des conditions de détention dans les commissariats de police, en particulier à Carl-Vogt;
  • L’engagement d’une réflexion globale sur la formation des policiers.

Par notre travail, nous voulons aussi mettre à jour les cas de violences policières où les victimes ne portent pas plainte, pour diverses raisons. Ces cas n’étant pour l’instant recensés par personne et donc ignorés des autorités.

Camille RIMAZ,
Membre du comité de l’OPP

Pour devenir membre de l’OPP, la cotisation est au minimum de cinq francs par an (CCP: 17-452866-1).
Permanence tous les lundis, de 18h00 à 20h00, 8 rue Lissignol, rez-de-chaussée (entrée par la cour).
Tél. 022 732 44 90, courriel: obspolice@yahoo.fr