Banque mondiale: le coup d’Etat permanent

Banque mondiale: le coup d’Etat permanent

L’agenda caché du consensus de Washington

Eric Toussaint, coédition CADTM (Liège) / Syllepse (Paris), 256 pages, 18 euros

Une plongée dans les coulisses de la géopolitique et de la finance internationale. Contrairement à une idée reçue, la Banque mondiale n’a pas pour mission de réduire la pauvreté. Plutôt que combattre la pauvreté, elle la reproduit. La Banque mondiale et son jumeau le FMI sont des instruments de subordination des pays endettés aux intérêts des puissances les plus industrialisées.

De leurs origines à aujourd’hui, ces institutions manifestent une réticence certaine à considérer que le respect des droits de l’homme fait partie de leur mandat. Elles ont systématiquement soutenu des dictatures et la politique qu’elles mènent constitue très souvent une violation des droits humains fondamentaux.

Il s’agit d’être lucide et de constater que le modèle de développement tel que promu par la Banque et le FMI n’a pas permis une amélioration des conditions de vie des populations concernées. Le bilan humain et environnemental est sans appel: négatif.

Avec le nouveau président de la Banque mondiale, Paul Wolfowitz, un promoteur de l’invasion de l’Irak et idéologue des néoconservateurs aux États-Unis, cela va être pire. Ce livre permet de comprendre les forces fondamentales qui déterminent les politiques des grandes institutions financières internationales.


Contre Benoît XVI
Le Vatican, ennemi des libertés

Jocelyn Bézecourt, Gérard da Silva, éditions Syllepse, 216 pages,15 euros.

A l’émancipation individuelle, l’Église catholique oppose un rejet constant de toutes les libertés: liberté d’expression, de pensée, de critique, de croyance et d’incroyance, de pratiquer une sexualité non nécessairement orientée vers la procréation, de choisir une mort digne, de se doter d’une organisation sociale ou d’un régime politique sans allégeance ou pacte envers le catholicisme et, surtout, liberté de se déclarer libre de tout assujettissement à une transcendance imaginaire. Deux visions du monde s’affrontent: celle d’un individu adulte, qui assume son autonomie intellectuelle et rejette l’asservissement à une hiérarchie cléricale, et celle d’une institution s’abandonnant à une crispation autour du dogme afin de conserver ce qui peut l’être.

La raison d’être de ce livre est double. D’une part, montrer quelles sont les véritables positions du Vatican quant aux moeurs, à l’antisémitisme, à l’Inquisition, à l’Index, au libéralisme économique, au culte politique de Marie, à la laïcité, aux sciences, à l’extrême droite… D’autre part, réagir contre la mise en vedette médiatico-politique démesurée de la théocratie vaticane. Pour ce faire, ce livre, et c’est une première, tient ses preuves de l’examen des textes dogmatiques ayant force de loi pour le catholicisme: encycliques, motu proprio, catéchisme de l’Eglise, ouvrages et propos théologiques de Jean-Paul II et de Joseph Ratzinger, textes de la Congrégation pour la doctrine de la foi (ex-Inquisition), que ce dernier dirigea de 1982 à 2005.