Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le... RMR

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le… RMR


Le 2 juin prochain les électeurs/trices genevois.-e-s sont appelés aux urnes concernant plusieurs objets. Parmi eux, le RMR, soit le Revenu minimum de réinsertion, contre lequel les milieux de droite ont déposé un référendum. Ces derniers, au mépris de toute vergogne, se posent en champion de la lutte contre l’exclusion et de l’égalité de traitement.



Après avoir fustigé l’assistance publique, qui n’est somme toute que le système d’aide sociale mis en place par eux-même pour répondre aux besoins sociaux des personnes en difficulté, ils «torpillent» le dispositif sensé moderniser et améliorer les prestations sociales et financières destinées aux personnes qui sont dépourvues de moyens suffisants pour satisfaire à leurs besoins vitaux.



Ils osent… notamment, prétendre que le RMR constituera un facteur d’exclusion par «l’oreiller de paresse» qu’il offrirait aux bénéficiaires de cette prestation, que ces derniers percevraient des montants largement supérieurs aux salaires moyens ou au revenus des retraité-e-s ou encore que le seuil de deux ans de résidence dans le canton pour se voir allouer des prestations favoriserait le «tourisme de l’aide sociale»



En réalité, la majeure partie des personne qui sollicitent une aide sociale ne souhaitent prioritairement qu’une chose: voir leur situation s’améliorer et retrouver leur autonomie personnelle et financière. Ce qui les a conduit à la désinsertion n’est pas l’aide sociale, mais la dégradation du contexte économique et social dans lequel ils évoluaient jusqu’alors et une politique de l’emploi qui privilégie le profit de quelques uns au détriment des intérêts des travailleurs/euses et de la collectivité. Dès lors, voir les milieux de droite jouer les vertus offensées lorsqu’ils évoquent l’exclusion est pour le moins paradoxal.



L’un des points essentiel du RMR, outre l’institution d’un droit à un revenu minimum garanti et la suppression de la dette d’assistance, est l’objectif clairement défini dans la loi de favoriser la réinsertion sociale et professionnelle en liant étroitement l’octroi de la prestation à une contrepartie. C’est donc par l’articulation entre le répit offert par les moyens financiers de subvenir à ses besoins et la mise en place d’un projet social visant à retrouver les ressources nécessaires au rétablissement de leur situation que les personnes en difficultés pourront retrouver une place dans ou à la marge de la société. La contrepartie peut revêtir diverses formes. Il peut s’agir d’ accompagnements dans la recherche d’emploi, de travaux d’utilité publique, de formation, de démarches thérapeutiques, voire de ré-acquisition de la maîtrise des gestes élémentaires de la vie quotidienne.



Cherchez l’erreur, en ce qui concerne les montants du RMR, il faut une certaine dose de mauvaise foi pour affirmer, dans une société qui ne cesse de voir croître le nombre de ses working poor, que ceux qui sont exclus professionnellement et désinsérés sur le plan social pourraient bénéficier de revenus supérieurs à ceux qui travaillent. Le montant des prestations du RMR sont alignées sur celles des prestations complémentaires fédérales pour les personnes âgées, c’est à dire le revenu minimum social défini au niveau fédéral. Il est indispensable de savoir, qu’à Genève, en raison du coût de la vie locale, ce montant ne permet de loin pas de vivre dans l’aisance et qu’il doit être complété par les prestations complémentaires cantonales. Les bénéficiaires du RMR, par définition ne disposeront pas de cet élément d’équilibrage, il est donc mensonger de dire qu’ils percevront plus qu’un-e retraité-e qui a travaillé toute sa vie ou qu’ils toucheront l’équivalent d’un bon salaire.



Pour ce qui est de la condition de la durée de résidence, les détracteurs du RMR se plaisent à assurer que la limitation à deux ans de séjour dans le canton pour bénéficier de prestations inciterait au «tourisme social». Pêchent-ils par ignorance, par amnésie ou plus simplement par duplicité? Il est pourtant de notoriété publique qu’aujourd’hui l’assistance publique est accessible à toute personne démunie dès lors qu’elle est établie à Genève. Ce qui concrètement signifie que ceux qui pourraient être demain au bénéfice du RMR sont déjà ceux qui perçoivent actuellement des prestations d’assistance publique. Il faut relever que les montants de ces deux types de prestations sont sensiblement les mêmes. Les prestations d’assistance, si elles se situent à un niveau inférieur au forfait des prestations complémentaires fédérales, s’assortissent en revanche d’aides complémentaires, qui somme toute, avoisine les mêmes montants au final.



Ne soyons pas dupes des arguments fallacieux des opposants au RMR. L’instrument de politique sociale qui est dessiné là représente une avancée significative dans le devoir de la société à garantir à chacun de ses membres le droit de vivre dans la dignité.

Ne manquons pas cette opportunité, votons OUI au RMR!

Jocelyne HALLER