Microcrédit et commerce équitable
Microcrédit et commerce équitable
Bonjour!
Avec un peu de retard (mais je lis
«solidaritéS» lentement, attentivement,
avec grands plaisir et intérêt!),
jaimerais vous faire part de deux petites
réactions à deux articles [du no 97,
réd.]
1) Larticle de Daniel Süri
consacré au microcrédit:
Je le trouve trop exclusivement dénigrant
sans
perspectives alternatives. Dommage.
Cet article ma dautant plus
«attiré loeil» que je venais
de voir une de ces nuits, sur TSI2, un documentaire sur le
même sujet, datant, je crois, de 2000. Dans cette situation,
larticle de solidaritéS représentait
bien sûr un utile complément, dont certains
éléments étaient visibles
(même si «entre les images») dans le
film
Un point précis cependant, les TAUX
dintérêt:
- Bien sûr quils sont très
élevés. - Ne le sont-ils pas également dans nos pays? Ne
vivons-nous pas également dans une situation de taux bien
supérieurs pour le petit crédit que pour les
gros? Ne refuse-t-on pas également toute
possibilité demprunt aux trop
«petits» chez nous? - Dans le film, le taux de 20% par an
pratiqué par la Grameen Bank est comparé au
système usuel du Bangladesh connu sous le nom de 5/6:
emprunter 5 le matin et rendre 6 le soir! Soit un taux de 20% PAR
JOUR!!!
Les usuriers nont donc pas
attendu le Crédit suisse!
2) Le texte de Claude Calame, tout
à fait intéressant:
En début de dernier paragraphe, au lieu de
«Rétablir les termes dun commerce
équitable», je pense quon pourrait
réfléchir et élaborer des positions
qui nous conduiraient à écrire plutôt
«ETABLIR les termes dun commerce JUSTE (ou: plus
juste, plus équitable, etc.)». Quen
pensez-vous?
- ETABLIR parce que le commerce Nord-Sud a certainement
toujours été injuste. Il ny a donc
rien à rétablir. - JUSTE (ou: plus juste, plus équitable, etc.),
pour faire avancer la notion
d»équitable» dont nous nous
satisfaisons me semble-t-il souvent facilement: quy a-t-il
déquitable à doubler le salaire
quotidien dun travailleur si cela revient à lui
faire gagner 2 bols de riz au lieu de 1?
Les pays pauvres (et les pauvres) nauraient-ils pas moins
besoin de notre aide/charité si,
«simplement», ils étaient
payés de manière JUSTE pour toutes leurs
prestations? (Et avec des paiements rétroactifs à
déterminer!). Daccord, il faut des
critères pour définir ce qui serait
«juste»!
Et si on commençait en disant simplement «COMME
NOUS» ou «COMME MOI»? Si, avec mes
revenus, je peux macheter par exemple 5 t-shirts par mois
(cest modeste, non?), eh bien je trouve JUSTE que celle ou
celui qui les fabrique le puisse aussi! Si les 300 plus riches de
Suisse sont certainement satisfaits de posséder une fortune
supérieure au PIB helvétique, sur quoi se
basent-ils pour trouver cela JUSTE??!!
Cette approche peut sembler simplette
mais je suis
sûre quelle ne lest pas tant que
ça!
Stop! Javais commencé en notant
«petites réactions»!
Amicalement,
Jane SÉLIGMANN