Livres en lutte - Tour d'horizon de l'édition alternative

Maurice Goldring

La révolution, le sexe et moi

Lormont, Le Bord de l’Eau, 2015

« Rien de plus simple, rien de plus naturel, que de dénoncer les crimes de l’impérialisme, du colonialisme, du fascisme. Ce sont des ennemis que j’ai combattus. Dénoncer les crimes du stalinisme est plus compliqué, parce qu’il faut admettre alors que chaque militant a été plus ou moins complice et que ces crimes ont été commis au nom des valeurs qui étaient les miennes. Encore plus compliqué de mener le combat contre le machisme parce que chaque individu masculin est un maillon de la domination.»

Janine Guespin-Michel

Emancipation et pensée du complexe

Bellecombe-en-Bauges, Le Croquant, 2015

Ce livre part d’une question : pourquoi les gauches ne parviennent-elles pas à faire émerger un projet crédible, en dépit de l’urgence du besoin ? Il repose sur une conviction : un des (nombreux) obstacles réside dans le fait que l’on reste trop souvent sur le terrain de l’adversaire, en ne combattant pas explicitement la forme même de pensée sur laquelle s’appuie l’idéologie dominante et qui la conforte.

Yassin Al Haj Saleh

Récits d’une Syrie oubliée. Sortir la mémoire des prisons

Paris, Les Prairies Ordinaires, 2015

L’urgence de libérer les mémoires du carcan de la dictature s’est exprimée en même temps que celle de documenter la révolution syrienne. Le monopole de la vérité, instauré par le régime des Assad depuis 1970, est ainsi brisé. Ce récit de seize années de prison d’un opposant syrien est un témoignage unique sur sa société et sur les transformations que la détention a opéré sur un jeune militant communiste. Dans ce retour sur l’expérience carcérale qui plonge parfois au plus intime, c’est aussi toute une culture politique syrienne, façonnée par la dictature, qui se révèle. 

Karl Kautsky

Les luttes de classe pendant la révolution française

Paris, Demopolis, 2015

L’histoire de la Révolution française de Kautsky, secrétaire d’Engels pendant cinq ans et éditeur du livre 4 du Capital, commence par l’analyse de l’Etat, la monarchie absolue, à la veille de la Révolution. Les antagonismes au sein du clergé aboutissent au vote par tête au lieu du vote par ordre et le Tiers Etat prend soudain une importance inattendue. La bourgeoisie, les intellectuels, les sans-culottes et les paysans composent le Tiers Etat mais luttent pour des intérêts différents. Les étapes successives de la Révolution apparaissent, non seulement comme le résultat des combats entre les classes, mais aussi des combats à l’intérieur des classes.

Tiré et adapté des présentations des éditeurs.