Affaiblissement de la protection des oiseaux et des mammifères

Les milieux de protection de la nature et des animaux ont lancé un référendum éclair contre la révision de la loi sur la chasse. solidaritéS appelle à voter non.

Chasse au lièvre
1600 lièvres bruns, espèce menacée, sont abattus chaque année en Suisse.

Les politiques de régulation de la faune et des forêts ont connu certains succès ce dernier demi-siècle avec une relative préservation des espaces vitaux forestiers et une augmentation des populations de cervidés et des grands prédateurs. La protection de cette nature visible suscite une large adhésion et des mesures fortes de régulation exclusivement étatiques et fédérales ont été prises pour les loups, les castors, les lynx, et même les ours. Cela ne doit pas escamoter l’état catastrophique de la biodiversité, notamment aquatique et rudérale (qui pousse sur des décombres), et plus généralement des végétaux et des insectes qui restent mal protégés.

La pire péjoration portée par le projet découle de la cantonalisation des procédures d’abattage du loup et la possibilité donnée au Conseil fédéral d’inscrire d’autres espèces protégées dans la cible de la chasse de loisir. Jusqu’à maintenant, ces abattages ciblés sont soumis à un système d’autorisation fédérale et de régulation publique d’espèces dont les prédateurs ont été exterminés ou de bout de chaîne alimentaire. Nous regrettons d’autant plus que la révision n’interdise pas la marchandisation luxueuse de cette régulation au profit des riches avides de safari, comme c’est le cas en Valais pour les bouquetins.

Menaces d’extinctions

L’introduction de corridors faunistiques planifiés à l’échelle fédérale est sans doute la mesure utile de ce projet. Les habitats découpés par les autoroutes et les grandes agglomérations affectent durablement la viabilité d’espèces aux perspectives toujours plus sombres et au patrimoine génétique toujours plus mince. Cette mesure ne pallie pas l’inefficacité de la protection de la biodiversité en Suisse :  36 % des espèces y sont menacées d’extinction ou menacées. 

Éviter ces extinctions pendantes nécessite des mesures que le Parlement ne prendra pas : restaurer une agriculture paysanne, protéger les rives et les eaux contre l’accaparement au profit de quelques-uns, ainsi que réguler strictement les produits toxiques qui prolifère dans notre environnement, comme les pesticides, si chers aux industriels bâlois et valaisans. Et non pas d’ergoter sur 80 loups.

Dimitri Paratte